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Venezuela : des jeunes s’essaient à l’arbitrage du basket pour oublier la violence

“Siffle, l’arbitre, siffle!”. Concentrée, Yorsibeth Terán porte le sifflet à la bouche et, du haut de ses 18 ans, dirige un match de basket pas comme les autres dans un quartier de Caracas gangréné de longue date par une violence endémique.

Par AFP avec Ouragan

publié le 14 septembre 2022 à 10:29:17

Le terrain a été récemment repeint près du “Cementerio”, un immense cimetière longtemps contrôlé par des délinquants armés et tristement célèbre pour ses tombes profanées.

Yorsibeth, comme une vingtaine d’adolescents de ce quartier miné par la pauvreté, est formée à l’arbitrage de basket par l’ONG Caracas “Mi Convive” (“Vivre ensemble à Caracas”), qui propose d’autres formations comme la boulangerie, la coiffure ou les arts graphiques à des jeunes ayant grandi dans un univers de violence et de mort.

Nous jouons pour un monde avec plus d’amour et moins de violence, peut-on lire sur une affiche placardée à l’entrée de l’installation sportive. Laisse ta foi être plus grande que ta peur.

Mais, il y a un peu plus d’un an, en juillet 2021, c’est bien la peur qui régnait en maître: pendant plusieurs jours d’une opération spéciale menée par quelque 2.500 forces de sécurité pour reprendre le contrôle d’“El Cementerio” et de quartiers voisins, les fusillades à l’arme lourde se succédèrent.

“Mon expérience de la confrontation entre les policiers et les bandes (criminelles) fut horrible”, se souvient Yorsibeth. Pas moins de 22 délinquants présumés et quatre policiers furent tués pendant l’opération.

A présent, Yorsibeth, qui a déjà suivi une formation de pâtisserie et en tire de modestes revenus pour aider sa famille, s’essaie aux joies de l’arbitrage, avec beaucoup de vivacité sur le terrain et sous l’oeil bienveillant de voisins qui regardent le match depuis les maisons adjacentes.

Je veux que mes parents soient fiers et que les enfants de mon quartier me considèrent comme un exemple à suivre, (qu’il comprennent) qu’ils ne sont pas voués à devenir des délinquants mais qu’ils peuvent aussi devenir arbitres ou joueurs de basket, explique-t-elle.

– “Le couloir de la mort” –

Le Venezuela a enregistré 11.000 morts violentes pour la seule année 2021, selon l’Observatoire vénézuélien de la violence, soit 40,9 morts pour 100.000 habitants, un des taux les plus élevés au monde.

Pour gagner le terrain de basket, les jeunes joueurs et arbitres en herbe doivent emprunter un passage ayant gagné par le passé le surnom de “couloir de la mort”.

“Beaucoup de gens avaient peur de marcher ici parce qu’on ne savait jamais si on n’allait pas se retrouver au beau milieu d’une fusillade”, explique Saray Figueredo, devenu travailleur social après avoir vu mourir le membre d’un gang qui n’était autre que son frère aîné.

“Tu pouvais perdre la vie à cause d’une balle perdue”, se souvient Saray, bien décidé à changer l’image de ces quartiers marqués par la criminalité et la pauvreté, qui touche plus de 76% des quelque 30 millions de Vénézuéliens, selon une enquête nationale de 2021 coordonnée par l’Université Catholique Andrès Bello (UCAB).

Nous voulons que la population voit l’autre face de la même pièce, celle où les jeunes sont productifs, poursuit le travailleur social.

– Nouvelles bandes –

En ce samedi, c’est Miguel Ruiz, entraîneur de basket de 44 ans, qui enseigne aux 26 adolescents et jeunes adultes présents, dont Yorsibeth, les règles de la Fédération internationale de basket (Fiba), les temps de jeu, etc.

Certains des jeunes présents ont eu des problèmes d’usage de drogue ou de possession d’armes. “Nous essayons de faire en sorte qu’ils s’éloignent de tout cela et entrent dans le monde du basket”, résume en souriant Miguel, membre du Cercle des arbitre du district de la capitale.

Mais les succès enregistrés par ce programme restent très fragiles: de nouveaux groupes criminels ont pris la place de leur prédécesseurs “neutralisés” en 2021.

D’où le constat amer dressé par l’un des jeunes participants du cours de basket : “nous vivons (toujours) dans la peur”.

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