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Trois mois d’occupation : Bunagana crie au secours

Les rues raisonnent d’un silence d’abîme. La peur se lit sur tous les visages. Des hommes en armes circulent toute la journée et toute la nuit. Des patrouilles intenses qui poussent les habitants à s’imposer un couvre-feu automatique. Bunagana attend toujours d’être délivrée des mains des occupants rwandais.

Par Jeanric Umande

La cité de Bunagana toujours aux mains des terroristes du M23. Un régime de terreur y est installé, selon plusieurs organisations de la société qui dénoncent des exactions et diverses tracasseries contre la paisible population @Photo Droits tiers.

publié le 9 septembre 2022 à 19:06:34

Des combattants tantôt en civil, tantôt en uniforme militaire de sources, origines et coutures différentes, ont les yeux sur chaque citoyen de la cité. Les activités champêtres sont sous très haute surveillance pour éviter toute évasion des civils, très préjudiciable aux Rwandais qui craignent toute fuite d’information sur leur vie de terroristes à Bunagana. Beaucoup d’habitants et fonctionnaires ont vidé le lieu. Personne ne veut vraiment s’y hasarder de peur de subir un traitement criminel. Les éléments terroristes du M23 sont intraitables et n’obéissent à aucune loi, sauf à leurs maîtres, Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni, rapportent des sources anonymes. Les plénipotentiaires des deux chefs d’État sont permanents dans la cité. Ils opèrent le jour et se déploient sur les différents fronts aux heures tardives. Ils se rassurent que tout est en ordre. Que la discipline est d’extrême rigueur dans la troupe et que les traîtres sont immédiatement expédiés. Tués ou emprisonnés, selon l’humeur du jour. “Quelques réfugiés congolais chassés de Kisoro ont regagné la cité. Soumis aux fouilles des bagages, des corps et des téléphones. Chaque numéro de téléphone est enregistré avec un ordre menaçant de ne jamais rien filmer, ni enregistrer sur le territoire occupé et surtout ne pas communiquer avec les personnes situées dans la partie dite gouvernementale. C’est la raison pour laquelle aucune photo, aucune image ni son ne filtre de la zone sous occupation rwandaise”, explique un déplacé anonyme.

Des réunions de haut niveau entre Rwandais et Ougandais à Bunagana

Il est rapporté plusieurs réunions de haut niveau entre officiels rwandais et ougandais dans la cité de Bunagana. La survie économique des deux États agresseurs traditionnels de la République démocratique du Congo en dépend. “Bunagana est donc devenue cette deuxième capitale pour chacun des deux pays. Kigali et Kampala y prospèrent, s’y enracinent et s’y solidifient”. Mais les quelques Congolais actifs dans cette aventure du M23 restent constamment préoccupés de leur sort. Que décidera Kinshasa pour la fin de la guerre ? Que deviendront-ils une fois Bunagana récupérée par l’armée gouvernementale. La formule connue passe par l’intégration des forces terroristes au sein de l’armée congolaise, hypothèse qui n’enchante pas tout le monde à Kinshasa.

La hache de Mende qui coupe court : C’est le Rwanda qui occupe Bunagana

Lors d’un passage décisif à l’émission Bosolo Na Politik cette semaine, Lambert Mende Omalanga a rugi avec fureur. Pour l’ancien ministre de l’Information et médias, Bunagana est bel et bien aux mains des Rwandais. “Bunagana est occupée par le Rwanda. Les manipulations là selon lesquelles il s’agirait des rebelles, tout ça, c’est pour des petits enfants qui ne connaissent pas la géopolitique. C’est le Rwanda qui occupe Bunagana”, tranche douloureusement Mende. Le leader de la Convention des Congolais unis (CCU) invite le monde entier à se révolter contre l’occupation de Bunagana par les Forces de Défense du Rwanda (RDF). “Tout esprit normalement constitué aussi bien au Congo qu’ailleurs, respectueux des principes qui régissent les relations internationales, doit être révolté de la même façon qu’on se révolte du fait que la Russie a pris pieds dans certaines villes en Ukraine”, a grondé l’éminent porte-parole des années Kabila. Lambert Mende Omalanga souligne que Bunagana est un territoire congolais qui doit être récupéré par tous les moyens. “On doit se révolter contre l’occupation de Bunagana par le Rwanda parce que Bunagana c’est la République démocratique du Congo”, a-t-il déclaré.

Ndima plaide pour les réfugiés congolais brutalisés et maltraités en Ouganda

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu a dernièrement soumis aux autorités nationales le rapport détaillé de la situation des réfugiés congolais autrefois en séjour en Ouganda et qui ont été contraints de tout abandonner sous la menace et la pression de l’armée ougandaise. Rentré à Goma jeudi, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba a rassuré que cette situation a bel et bien été présentée à qui de droit à Kinshasa.“Quand on va à Kinshasa, c’est pour un besoin de travail, afin de rendre compte à la hiérarchie. Vous savez que notre province a beaucoup de problèmes. Il y a aussi le cas de nos compatriotes réfugiés qui étaient du côté de l’Ouganda. Et tout ça, ça fait un grand problème. C’est pourquoi nous avons jugé bon d’en parler à la hiérarchie pour des solutions idoines”, a-t-il indiqué.

C’est depuis le vendredi 2 septembre dernier que le gouvernement ougandais a mis en exécution sa menace d’expulser dans la brutalité la plus extrême de son territoire, les réfugiés congolais cantonnés à Kibaya, lesquels hésitaient à rejoindre le camp de Nyakavande. Ces derniers avaient fui les affrontements entre FARDC et M23. Des témoins parmi les réfugiés affirment que “les militaires de l’armée ougandaise avaient par la suite détruit des abris provisoires en bâche construits par ces réfugiés dans le Kibaya, non loin de la frontière congolo-ougandaise”. Il y a eu également des blessés parmi les réfugiés qui tentaient de se sauver, et qui ont finalement pu rejoindre le territoire de Rutshuru, où les combats se poursuivent par ailleurs entre les Forces armées de la RDC et les terroristes du M23.

Administratifs et coutumiers du M23 installés à Bunagana

Selon Monsieur Aimé Mukanda Mbusa, activiste de la société civile de Rutshuru, les terroristes du M23 continuent à installer leurs représentants comme autorités administratives et coutumières, dans la zone qu’ils occupent.

Le jeudi 1er septembre 2022, ils ont installé Birakaka Sebiko en remplacement de Bitegeka Kimonyo Déo en qualité de chef de la localité Nkokwe dans le groupement de Kisigari. Pendant ce temps, “plus de 150.000 personnes sont aujourd’hui victimes de la geurre” qui oppose les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda et son allié de tous les jours, l’Ouganda aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). D’après Aimé Mukanda Mbusa, “ces déplacés se demandent pourquoi les FARDC n’attaquent pas le M23”. Il affirme que les déplacés en nombre de plus en plus croissant manquent de tout et ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Et surtout, poursuit-il, “ils veulent voir les FARDC reconquérir Bunagana et toute la zone qu’occupe l’ennemi pour qu’ils puissent regagner leurs villages, car la vie dans les camps de déplacés n’est pas aisée”. La cité de Bunagana est située dans le groupement de Jomba. Elle compte une dizaine de quartiers. Il s’agit des quartiers Karambo, Kigoma, Karera, Kagenda, Bahezera, Nyararubara, Kibaya, Mukingo, Kakimonyo et Musoro. Telle est la composition des subdivisions administratives de la plus grande cité qu’occupent les rebelles du M23.

Bunagana a une dizaine de villages et localités dont Chengerero située à plus ou moins 4 km de Bunagana. De Chengerero à Kabindi, il faut compter environ 2km et de Chengerero à Rwanguba/Basare, presque 3km. Les FARDC sont à 7 km de Bunagana. De Bunagana à Rutshuru-centre, l’on mesure une distance d’environ 26 km.

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