C’était cauchemardesque. Des policiers (cagoulés des forces spéciales) ont fait irruption mardi à 6H00 heures du matin (03H00 GMT), défonçant les portes et nous poussant à sortir de nos chambres,  a affirmé une résidente du campus polytechnique d’Athènes au quotidien Efsyn (centre-gauche).

Mercredi, la police a annoncé avoir procédé à 32 arrestations lors de cette opération sur le campus de Zografou, au cours de laquelle un homme de 30 ans a été blessé par balle par une policière et transporté à l’hôpital.

L’opération visait à démanteler trois gangs différents impliqués dans des vols et du trafic de drogue et qui utilisaient les dortoirs des étudiants comme base arrière et planque, selon les autorités.

Des partis d’opposition de gauche ont critiqué cette descente de police, assurant qu’il s’agissait d’un prétexte pour justifier la présence de la police dans les établissements universitaires.

Le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis “a exploité” l’incident, a ainsi dénoncé l’organisation de jeunesse du parti communiste (KNE).

Depuis la mise en place d’une force policière universitaire (OPPI), de nombreuses manifestations de protestation ont eu lieu, en particulier à Thessalonique, deuxième ville du pays et qui compte une forte communauté estudiantine.

Des policiers de l’OPPI avaient été contraints de se retirer à l’extérieur de l’université de Thessalonique la semaine dernière à la suite de heurts entre étudiants et forces de l’ordre.

Foyers historiques de contestation politique et sociale, les universités grecques ont toujours gardé la police à distance.

Mais des actes de vandalisme récurrents dans certains établissements, sous-financés depuis la grave crise financière qu’a traversée la Grèce, ont poussé Athènes à intensifier ses opérations policières coups de poing et à mettre sur pied l’OPPI.