Avant la tenue de la 77ème Assemblée générale des Nations unies prévue à partir du 13 septembre à New York, Kigali s’active pour imposer la belligérance au M23 vis-à-vis du régime de Kinshasa. Des informations recoupées et de plus en plus confirmées annoncent un renforcement du dispositif politique et militaire dans la zone sous occupation des Forces de Défense du Rwanda (RDF) et des terroristes du M23. Il s’agirait de tout tricoter pour imposer la territorialité du groupe, tenter d’y faire régner quelques activités politiques et économiques.
Bunagana, toujours sous contrôle des terroristes du M23 et de leurs alliés rwandais. @Photo Droits tiers.
C’est la plus importante décision qui aurait été prise par des lobbyistes du Rwanda. Soutenir la défense diplomatique de Kigali en s’appuyant totalement sur les revendications du M23. D’ailleurs, des hélicoptères auraient été aperçus à leur atterrissage à Bunagana avec à leur bord des personnalités de peau blanche. Des options auraient été levées par les soutiens du Rwanda pour tenter de le sauver dans le conflit armé qu’il a diligenté depuis novembre 2021 en République démocratique du Congo. Faute d’arguments à brandir à la 77ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies prévue à New-York du 13 au 27 septembre 2022, Kigali s’oblige une malice. Étant donné que le Rwanda est totalement indexé par tous les rapports (groupe d’experts des Nations unies, Human Right Watch, Union africaine, Union européenne et SADC), il faut s’appuyer sur les initiatives de médiation pour montrer faussement à la face du monde que c’est un problème congolo-ougandais.
L’agression rwandaise (M23) indigeste aux yeux de la communauté internationale.
Pour la première fois, le monde sent la gravité des évènements en République démocratique du Congo. Les faits sont graves. Une agression opérée en plein jour, très bêtement avec des soldats rwandais en uniforme officielle de la RDF et des témoignages poignants qui illustrent la gravité des exactions, des massacres et des attaques directement lancées depuis le Rwanda sur des civils congolais. En outre, Kigali s’est accusée publiquement en réclamant le rapatriement de ses soldats capturés au front en République démocratique du Congo. Des éléments d’information qui clouent Paul Kagame et son gouvernement. C’est peut-être la raison qui a conduit le chef de l’État rwandais à émettre à Rusizi/Cyangugu (l’un des sept districts de la province de l’ouest du Rwanda, frontalier avec le Burundi au sud et la République démocratique du Congo à l’ouest), la déclaration fantaisiste selon laquelle “aucun ennemi de nos voisins n’opérera sur le sol rwandais”. Déclaration prise à la légère en raison de l’occupation par ses troupes d’une partie du territoire congolais dans le territoire de Rutshuru, en province du Nord-Kivu.
Au vu de la qualité explosive des débats attendus à l’Assemblée générale des Nations unies en ce moi de septembre, “les lobbies auraient demandé à Paul Kagame de faire preuve de souplesse vis-à-vis de Kinshasa”, rapportent certaines indiscrétions. Ce qui pourrait conduire Kigali à surprendre l’opinion rwandaise avec des nouvelles déclarations et décisions allant dans le sens de la normalisation avec la République démocratique du Congo. Mais, Kinshasa n’est pas dupe. Le Rwanda s’amusera toujours à troubler la région pour faire main basse sur les richesses de l’est du Congo.