S’adressant aux membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ce mercredi 31 août 2022, le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala a rappelé à la communauté africaine qu’à ce jour, ni les forces rwandaises, ni les terroristes du M23 ne se sont retirés de la province du Nord-Kivu.
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula lisant, par visioconférence, la déclaration devant les membres du Conseil de paix et sécurité de l’UA. @Photo Droits tiers.
Le vice-Premier ministre, ministre congolais des Affaires étrangères affirme que bien au contraire, “l’armée rwandaise et les terroristes du M23 mènent fréquemment des incursions militaires pour conquérir d’autres espaces territoriaux en RDC, provoquant ainsi des tragédies humaines notamment par des tueries, des déplacements forcés massifs des populations, les viols des femmes et autres violations graves des droits de l’homme, sans compter le pillage de leurs biens au mépris de la Charte des Nations unies, de l’Acte constitutif de l’UA et du droit international humanitaire”.
Christophe Lutundula souligne que le Rwanda et les terroristes du M23 ont violé toutes les initiatives régionales mises en place dans le sens de résoudre la crise. “Afin de mettre fin à ces tragédies, de restaurer la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC et de promouvoir la coopération ainsi que le développement socioéconomique dans la région des Grands lacs, la Communauté de l’Afrique de l’Est et l’Union africaine ont pris des initiatives politiques et diplomatiques en cours d’exécution. Il s’agit, d’une part, du processus de Nairobi” placé sous le leadership conjoint du président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta, et du président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et, d’autre part, du “processus de Luanda” conduit par le président angolais Joao Gonçalves Lourenço, mandaté par le 16ième sommet extraordinaire des chefs et de gouvernement de l’UA tenu à Malabo, le 28 mai 2022, sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels des gouvernements, a-t-il déclaré à l’attention notamment de Madame l’Ambassadeur Jainaba Jagne, présidente du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et de Monsieur l’Ambassadeur Bankole Adeoye, Commissaire de l’Union africaine aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité.
M23 ressuscité par le Rwanda et des RDF occupent une partie du Nord-Kivu
Le ministre Lutundula rappelle qu’en avril dernier, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait exprimé sa préoccupation sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. En son temps, il avait demandé à la Commission de l’Union africaine de continuer à soutenir les efforts internes et des pays voisins pour “faire face à la résurgence de l’insécurité déclenchée par les activités des groupes armés, dont le mouvement terroriste M23, ressuscité dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC depuis novembre 2021, par la République du Rwanda dont l’armée est entrée sur le territoire congolais par la force le 24 mai 2022, en violation flagrante de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de notre pays”, a-t-il fait remarquer.
Depuis lors, dit-il aux membres dudit Conseil, “la situation n’a guère évolué positivement, en dépit de recommandations de votre Conseil et des positions fermes prises par la Commission de l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies qui ont condamné unanimement la résurrection du M23 et ses attaques contre les positions des Forces armées de la RDC, (FARDC) et exigé son retrait sans conditions des localités congolaises occupées”.
La RDC apprécie beaucoup l’implication active de l’UA, de la CAE, de la CEEAC et de la SADC dans la solution de “cette énième crise sécuritaire que lui imposent le M23 et ses parrains dans le seul but de freiner son développement et de piller ses fabuleuses richesses naturelles”.