La synergie des mouvements citoyens et des groupes associatifs de pression populaire de Goma ne désarme pas. Jeudi a été lancée la première semaine de signature populaire de la pétition exigeant coûte que coûte le départ de la mission onusienne. L’engouement et la détermination constatés rassurent les initiateurs quant à la force morale de leur action.
Les manifestants anti-Monusco sont mobilisés pour exiger le départ des casques bleus du Congo-Kinshasa. Ils sillonnent les rues de Goma pour obtenir de la population la signature de la pétition qui va sceller le départ de la Mission de l’ONU en RDC @Photo Droits tiers.
La pétition fait le porte à porte des magasins, pharmacies, hôpitaux, lieux de service et résidences des Congolais de Goma. Objectif, rendre effective la revendication de fermeture définitive de la Monusco dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. La synergie des mouvements citoyens et des groupes de pression vient d’arrêter un chronogramme d’actions citoyennes qui accompagneront la pétition. “La pétition va aider les mouvements citoyens à faire le plaidoyer auprès du Parlement, du gouvernement et du président de la République. Plaidoyer qui doit être fait sur base d’un document de grande validité constitutionnelle. Au lieu de nous limiter à faire signer la pétition par les mouvements citoyens et les associations de pression populaire, nous avons souhaité que toute la population s’exprime conformément à l’article 7 de la Constitution pour que les autorités et les Nations unies comprennent que ceux qui veulent du départ de la Monusco, c’est la population congolaise et non pas un groupe d’individus”, a déclaré Maître Jimmy Nzialy Lumangabo, l’un des leaders actifs de la synergie. Les mouvements pro-démocratie font une lutte populaire qui doit être approuvée et appropriée par le souverain primaire, affirment les organisateurs.
Aucune dissension au sein de la synergie des mouvements citoyens
Les mouvements citoyens et les groupes de pression du Nord-Kivu ne sont pas divisés. “Nous sommes ensemble”, indiquent certains leaders de la synergie. L’avocat Jimmy Nzialy Lumangabo s’est voulu rassurant en indiquant que l’objectif reste le même et que les associations communément appelées “Mouvements citoyens” gardent bel et bien leur synergie dans l’action avec la plus grande liberté d’expression entre eux. “Nous allons obtenir le départ de la Monusco par des manifestations et par la pétition. Et la synergie des mouvements citoyens et des groupes de pression du Nord-Kivu a mis en place un calendrier qui organise l’ensemble des manifestations. C’est ce chronogramme que nous suivons et sommes appelés à respecter”, a-t-il fait savoir jeudi soir. La campagne “Bye Bye Monusco” qui avait été lancée par la synergie déjà, à l’époque, ne concerne uniquement que la Monusco, précise Lumangabo. “Cela ne concerne pas les autres agences du système des Nations unies. Nous ne voulons pas suivre plusieurs lièvres à la fois”, soutient-il.
Première journée de signature de la pétition par les habitants de Goma
Interrogé sur le déroulement de la première journée de collecte des signatures pour boucler constitutionnellement la pétition à déposer au Parlement, au gouvernement et au président de la République, Me Jimmy Nzialy Lumangabo salue la très grande mobilisation populaire autour de la pétition. “La synergie remercie grandement la population de Goma d’avoir signé massivement la petition déjà aujourd’hui et appelle tout le monde à continuer à signer massivement le texte pour qu’on marie les manifestations aux procédures de légalité administrative”, a-t-il indiqué. D’après les activistes, la Monusco et l’état de siège sont des dispositifs qui n’ont pas réussi à mettre fin aux tueries répétitives des civils au Nord-Kivu et en Ituri.
La Synergie des mouvements citoyens invite toute la population d’accueillir les pétitionnaires avec gentillesse, patriotisme et signer sans contrainte la pétition car “c’est une action et un geste citoyen qui va sérieusement concourir au départ de la Monusco et à la fin de l’état de siège”, a déclaré pour sa part Josué Wallay, militant du mouvement de la Lutte pour le changement (Lucha), qui a lu la déclaration devant la presse de Goma. Il ne s’agit que d’une trêve, car le 05 septembre prochain, des manifestations populaires seront relancées, si la pétition ne donne pas les résultats escomptés, soulignent les pétitionnaires.
Pendant ce temps, ils maintiennent leur opposition à toute circulation d’engins roulant avec mention “UN” ainsi qu’à toute ouverture des bureaux de la Monusco dans cette partie de la République.