Un tweet malvenu. De la part d’un ministre fidèle de Paul Kagame, ça gâche sérieusement la diplomatie rwandaise. Pourquoi jeter le pavé dans la mare, alors que le président Museveni a déjà donné sa disponibilité à éteindre le M23, lui et même Paul Kagame.
Vincent Biruta, le ministre rwandais des Affaires étrangères qui a rejeté le compromis de Luanda @Photo Droits tiers.
Le docteur Vincent Biruta n’est pas un parvenu de la question congolaise. Pourtant, son dernier tweet le décrédibilise: “l’issue de la rencontre tripartite de Luanda est une feuille de route avec objectifs clairs et activités à mettre en œuvre par différents partenaires. Ni accord, ni cessez-le-feu n’ont été signés. La désinformation et le populisme sabotent l’objectif de paix en RDC et dans la région”, a-t-il fait savoir, 72 heures après le sommet de Luanda en Angola.
L’ancien président du Sénat rwandais est certainement dans de sales draps vis-à-vis de son chef de l’Etat. La feuille de route de Luanda est un outil supplémentaire de résolution de la crise dans la région des Grands lacs. Il est désormais une simple paperasse à jeter dans la poubelle, si l’on en croit la dernière position du patron de la diplomatie rwandaise. “Ni accord ni cessez-le-feu n’ont été signés”, dit-il. Il parle d’une désinformation, pointant indirectement le gouvernement congolais :”La désinformation et le populisme sabotent l’objectif de paix en RDC et dans la région”. M. Biruta démontre ainsi à la face du monde qu’avec le Rwanda, il ne faut plus rien conclure qui soit du domaine du politiquement sérieux.
Curieusement, le ministre rwandais des Affaires étrangères ne dit pas sur quelle base le président Yoweri Kaguta Museveni a-t-il offert ses services à Félix Tshisekedi. Jusqu’à affirmer que “Paul Kagame et lui (Museveni) étaient en mesure d’obtenir des M23, leur retrait du territoire congolais”. Comment expliquer fondamentalement ce coup de téléphone de Museveni à Félix Tshisekedi. Si ceci n’est pas un appel de pied, ça ressemble beaucoup à une reconnaissance, quoique discrète, de leur autorité sur cette entreprise de guerre.