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Monusco : Kinshasa doit éviter de se piéger

Depuis sa déclaration faisant état de son incapacité à tenir en respect le M23, la Monusco est vouée aux gémonies. D’aucuns ne jurent que par son départ. Le président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo ne s’est pas contenu devant ses partisans et sympathisants à Goma et à Bukavu.

Bintou Keita, cheffe de la Monusco dont le drapeau a été brûlé par des jeunes enragés après le discours du président du Senat Modeste Bahati Lukwebo exigeant le départ de la mission onusienne pour inefficacité, 20 ans après son arrivée au Congo-Kinshasa. @Photo Droits tiers.

publié le 17 juillet 2022 à 19:55:15

Sans ambages, le président du Sénat a trouvé très maigre le bilan de la Mission onusienne sur 20 ans de présence en RDC et s’est inscrit dans le schéma de son départ. Il a, de ce fait, appelé la jeunesse à se ranger derrière le président de la République et à s’enrôler massivement dans l’armée pour défendre le pays. Le mot d’ordre reste désormais : se prendre en charge. Non loin de Goma et de Bukavu, à Butembo, les jeunes gens, chauffés à blanc et brûlant l’emblème onusien, se sont lancés dans une croisade à nul autre pareil pour sensibiliser la population à chasser la Monusco. Les jours à venir risquent d’être chauds parce que la RDC aura ouvert un autre front en plus de ceux qui existent déjà. Et Kinshasa risque de se piéger de lui-même.

De mon point de vue, la déclaration de la Monusco ne pouvait étonner ni émouvoir outre mesure. Mme Bintou Keita est même à saluer. Outre le fait qu’elle nous a fait découvrir l’autre face de l’iceberg qu’est l’ONU, elle a voulu ouvrir les yeux des Congolais, pendant qu’on leur empêche de se doter des armes, en portant à leur connaissance que les rebelles du M23 ne sont pas leurs vrais agresseurs, mais plutôt ceux qui les arment. Ils n’ont ni moyens ni expertise pour se doter des armes on ne peut plus redoutables. Seul un pays peut s’en prévaloir. En d’autres termes, Mme Bintou Keita voudrait dire que la RDC est agressée par une ou des puissances extérieures. Elle a mis, dans ce cas, à la fois l’ONU, dont les grandes nations décideurs ne jouent pas franc jeu, et la RDC, victime de la barbarie et de razias depuis des lustres, devant leurs responsabilités.

Aux Nations unies de mettre fin à cette injustice et de changer de regard jeté jusque-là sous des prismes déformants sur la RDC, et à cette dernière de savoir que sa survie en tant qu’Etat est fortement menacée et qu’il revient à elle, et à elle seule, de trouver la voie de son affranchissement, de sa libération, de l’affirmation de son identité et de son existence. L’intervention des autres vient simplement en appui. C’est à la RDC de savoir quelle partition ils doivent jouer pour faire chœur et créer une symphonie. C’est à la RDC de se doter d’une armée digne de son nom pour créer petit à petit les conditions du départ de la Monusco.

Avouons-le : c’est notre faiblesse qui a contribué au prorogement perpétuel du mandat de la Mission onusienne dont on doit reconnaître un substantiel apport. Par quoi peut-elle être remplacée présentement ? Qui va combler le vide laissé ? C’est la même chose avec l’état de siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri. D’aucuns crient à sa levée, mais ne proposent pas d’alternative. Ce n’est pas avec les nouvelles recrues qui doivent passer par plusieurs épreuves pour être aguerris que nous allons faire face au départ de la Monusco. Il y a aussi le problème de commandement et d’équipements. Et enfin l’esprit de corps. Ce n’est pas un processus d’un jour. Ne jouons pas aux apprentis sorciers pour préparer le lit de notre balkanisation. Il faut préparer et planifier le retrait de la Mission onusienne.

Certes, d’aucuns lorgnent les Russes qui sont déjà en Centrafrique. Mais, comparaison n’est pas raison. Le Mali n’est pas la RDC. Les deux pays ne sont pas au centre de mêmes enjeux. La RDC a l’obligation de gagner cette guerre et doit se doter des atouts pour ce faire. Ces atouts existent, mais sont en somnolence. Il faut que les Congolais, au premier plan des dirigeants, se réveillent. Cette guerre est aussi une affaire d’intelligence. Le pays est malade de sa géopolitique, de sa géostratégie amarrée à une diplomatie molle.

Après avoir été pendant longtemps gendarme dans le région contre la poussée du communisme et de l’islamisme, il a sombré avec l’effondrement du mur de Berlin, pour ne pas dire avec la fin de la guerre froide, par manque d’anticipation pour se trouver une autre vocation. Pas de bouc-émissaires. Assumons-nous. La victoire est à notre portée.

Par Moïse Musangana

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