L’interview très attendue du président rwandais vient de réserver une lourde surprise aux Congolais. Alors que l’opinion s’attendait à son va-t-en guerrisme habituel, le message de Paul Kagame a été d’un arbitrage plutôt conciliant.
L’interview très attendue du président rwandais vient de réserver une lourde surprise aux Congolais. Alors que l’opinion s’attendait à son va-t-en guerrisme habituel, le message de Paul Kagame a été d’un arbitrage plutôt conciliant.
D’après une dépêche de France24, le président rwandais Paul Kagame est longuement revenu sur l’accord de cessez-le-feu conclu cette semaine avec la République démocratique du Congo pour tenter d’apaiser les tensions entre les deux pays. Ce, au moment où ses troupes ont relancé les hostilités dans le territoire de Rutshuru, cherchant à tout prix à s’emparer d’une autre importante localité, en plus de Bunagana envahie mi-juin 2022. Le président rwandais a notamment fustigé l’action des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe armé formé en République démocratique du Congo en 2000, défendant les intérêts des Hutus rwandais réfugiés en RDC, et opposé à la politique de Paul Kagame.
Le président rwandais souligne avoir eu de bonnes discussions avec le président Félix Tshisekedi le 6 juillet dernier à Luanda, en Angola. “Je dois dire que nous ne sommes pas intéressés par les tensions, par des crises et des conflits. Donc, en partant de là, moi je me réjouis qu’on soit tombés d’accord pour se voir en Angola, sous les auspices du président Lourenço de l’Angola. Et on a eu de bonnes discussions, les deux côtés, d’après ce que j’ai pu voir, pour chercher à progresser”, a-t-il affirmé très sereinement. Contrairement au tempérament affiché tout au long des discussions avec son homologue congolais à Luanda, Paul Kagame s’est montré ouvert au dialogue et prompt à la résolution de la crise. Il espère même que cet entretien de Luanda pourrait faire la différence sur la voie de la paix . “Je l’espère. C’est ce que je pense, c’est ce que je veux. Je veux voir que ça se produise. Parler, c’est déjà bien, mais ce n’est pas suffisant, parce qu’il faut partir de là. Le fait qu’on ait pu se parler, c’est déjà bien et à partir de là, on peut progresser pour aller plus loin, avoir des résultats tangibles. Cet épisode en Angola, c’était une étape dans la bonne direction, je crois”, a mentionné le chef de l’État rwandais.
Pas très explicite sur l’intensification des combats entre ses forces mêlées aux rebelles du M23 et l’armée congolaise, Paul Kagame coupe court et déconseille toute glissade polémique sur le dossier.
Je ne crois pas qu’il faille s’engager dans un jeu d’accusations respectives, s’accuser les uns les autres. Une partie accuse l’autre, ensuite c’est l’autre qui accuse la première. Je ne crois pas que les torts soient dans un seul camp. fin de citation.
Comme on le voit, le président du Rwanda opte pour une position floue qui ne favorise aucune avancée notable dans la résolution de la crise qui l’oppose à la République démocratique du Congo.
Lors de son interview spéciale sur France 24, Paul Kagame s’est ouvertement prononcé sur les prochaines élections prévues en 2024 en République du Rwanda. Il dit “envisager de se présenter pour 20 ans de plus”, dans son pays. À moins de chercher à parfumer l’opinion, il envisagerait de quitter le pouvoir en 2044, soit à l’âge de 85 ans. Le président rwandais s’étonne même que les Américains notamment, l’accusent au sujet des troupes rwandaises qui sont actives en RDC. Pour lui, c’est très surprenant de constater que “chacun“ soit aussi prompt à accuser le Rwanda, tout en demeurant silencieux au sujet d'”autres problèmes” qui sèment le trouble dans la région “depuis 25 ans”.
Dans un mémorandum adressé au président de la République, Félix Tshisekedi, les jeunes entrepreneurs sous-traitants de trois grandes provinces minières de la RDC, à savoir le Lualaba, le Haut-Katanga et le Haut-Uele ont exprimé leur colère, dénonçant la gourmandise exagérée du patronat congolais. Et pour cause, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) tient à s’accaparer de l’exécution des marchés dans les entreprises principales au mépris des autres corporations des entrepreneurs alors qu’elle n’est qu’une Asbl comme toutes les autres .
Le président français a appelé mardi, au respect de l’intégrité territoriale de la RDC lors d’un échange téléphonique avec son homologue rwandais Paul Kagame, qu’il a aussi invité à renouer le dialogue avec le président congolais, Félix Tshisekedi.
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