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Kinshasa-Kigali : maintenant, la guerre médiatique

Paul Kagame de plus en plus médiatiquement bavard. Habitué aux sorties médiatiques très calculées, le président rwandais a rarement accordé d’interviews à la presse francophone, cas de l’offre faite à France24.

Par Jeanric Umande

Patrick Muyaya Katembwe, le ministre de la Communication et médias toujours au front pour confondre les arguments fallacieux de l’agresseur rwandais et des terroristes du M23. @Photo Droits tiers.

publié le 11 juillet 2022 à 05:20:05

Peut-être veut-il équilibrer avec un Tshisekedi très éloquent et de plus en plus présent sur les médias internationaux. Car, au-delà de la guerre des kalachnikov et des lance-roquettes, il y a la guerre diplomatique. Des lobbies se sont cruellement affrontés, jusqu’à la table du Conseil de sécurité des Nations unies. Sur ces deux fronts qui font encore transpirer les dirigeants de deux pays en guerre, s’invite un troisième. Le front médiatique. C’est d’abord Félix Tshisekedi qui, le premier à Financial Times, lâchera cette phrase “nous sommes pas faibles”, fustigeant le comportement belliqueux du Rwanda de Paul Kagame qui agresse son pays. Pour Félix Tshisekedi, “la possibilité d’une déclaration de guerre ne peut être exclue”, si la provocation du Rwanda continue. “Nous ne resterons pas assis sans rien faire”, avait-il menacé. Cette communication de Tshisekedi a bousculé Kigali. Puisque l’opinion américaine est précieuse pour Paul Kagame. Très clairement, le ton utilisé par Fatshi a fait plier l’homme fort du Rwanda.

La tempérance de Kagame sur France24

Connu pour ses bravades comminatoires, Paul Kagame s’est acclimaté de la prudence communicationnelle. “Le dur serait-il passé par un confessionnal de l’une des églises de réveil de la RDC pour commencer à privilégier le règlement pacifique de cette crise?”, se demande un analyste congolais qui ne comprend pas ces allures de pondération verbale du président rwandais. Lui, dont les réseaux politiques et diplomatiques bousculent les grands salons du monde dans l’illustration de sa meilleure forme. Les Américains viennent de découvrir enfin, un autre dur à cuire, Félix Tshisekedi, prêt et capable de tenir tête mais surtout de bousculer Paul Kagame. Ce conflit-là n’est pas du goût des grandes puissances qui tentent depuis quelques temps, de concilier les deux parties. Si Tshisekedi déballe les inexactitudes rwandaises à la place publique, Kigali y laissera des plumes. Et sa crédibilité en pâtira. Il est question d’ouvrir le livre de la vérité pour clouer le régime de Paul Kagame.

Le front médiatique sera encore plus déterminant

Le point de vue du Rwanda est connu de tous. Y compris dans l’opinion internationale. Américains, Britanniques, Canadiens, Italiens, Russes, Belges et Français ont longtemps consommé la version rwandaise de l’altercation entre Kinshasa et Kigali. Cette situation a été facilitée par le mutisme reproché à Joseph Kabila, l’ancien président de la RDC qui, n’avait pas son fort dans la communication. Ainsi, toutes les chancelleries occidentales s’inondaient des mêmes récits. Le génocide du Rwanda et ses conséquences. Mais aussi, cette problématique des FDLR, toujours justifiée par Kigali. “Il est temps que Kinshasa travaille dans le recadrage des faits longtemps allégués”, estime un enseignant d’histoire d’un institut supérieur de Kinshasa. Qui estime que trop de mensonges entourent les relations rwando-congolaises. “Les FDLR font plus mal aux Congolais qu’aux Rwandais et jamais la RDC n’a attaqué le Rwanda”, souligne un journaliste de presse écrite à Kinshasa.

La République démocratique du Congo dispose donc d’un faisceau d’arguments à même de courcircuiter Kigali dans ses lobbies internationaux. Tout pourrait se jouer donc dans la médiatisation stratégique.

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