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Embargo : Georges Kapiamba dénonce la reconduction du dispositif de notification

Déception, indignation et colère. Le président de l’ACAJ, Georges Kapiamba n’a pas mâché les mots pour dénoncer l’attitude coupable affichée par les occidentaux qui, ont reconduit, au Conseil de sécurité de l’ONU, le dispositif de notification préalable à l’acquisition des armes par la RDC.

Par Jeanric Umande

Me Georges Kapiamba, le président de l’ACAJ s’indigne de voir le Conseil de sécurité de l’ONU reconduire le dispositif de notification pour bloquer l’acquisition facile des armes par l’armée congolaise au moment où le pays fait face à l’agression rwandaise @Photo Droits tiers.

publié le 4 juillet 2022 à 23:37:00

Au moment où la RDC fait face à l’agression, Georges Kapiamba s’indigne de cette décision inamicale. Dans une interview accordée lundi 04 juillet 2022 à Ouragan.cd, l’activiste rappelle que les défenseurs de cette résolution ont trahi leur réelle volonté de contribuer à la protection des populations civiles de l’Est de la RDC victimes de plusieurs exactions et crimes graves que commettent le M23 appuyé par leur parrain rwandais. 

Ouragan.cd : Me Georges Kapiamba, êtes-vous déçu par la reconduction de la notification pour l’achat d’équipements militaires par la RDC imposée par le Conseil de sécurité de l’ONU  ?

Georges Kapiamba : Je suis profondément déçu par les termes de la résolution 2641 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée le 30 juin 2022, en ce qu’elle subordonne l’acquisition, par la RDC, de certaines armes lourdes dont la liste est reprise à son annexe A à une notification préalable. Il s’agit de : tous les types d’armes d’un calibre allant jusqu’à 14,5 mm et leurs munitions ; les mortiers d’un calibre allant jusqu’à 82 mm et leurs munitions ; lances-grenade et lances-roguettes d’un calibre allant jusqu’à 107 mm et leurs munitions ; les systèmes portables de défense anti-aérienne (MANPADS) ; et les systèmes de missiles guidés antichars. Les membres du Conseil de sécurité qui ont voté cette résolution ont trahi leur réelle volonté de contribuer à la protection des populations civiles de l’Est de la RDC victimes de plusieurs exactions et crimes graves que commettent les groupes armés dont le M23 qui est appuyé par le Gouvernement rwandais. 

Mais quand l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC dit que la RDC n’est pas sous embargo alors que la notification bloque l’achat des armes, n’est-ce une manière de se faire bonne conscience ?

Je pense que les représentants des Etats qui ont voté cette résolution sont gênés par les protestations que cette dernière a suscité dans l’opinion congolaise. Les Congolais ne comprennent pas que pendant que les FARDC sont engagées sur plusieurs fronts en vue d’éradiquer les groupes armés qui écument l’Est de la RDC, que certains membres du Conseil de sécurité des Nations unies puissent reconduire un mécanisme de notification préalable qui alourdit la procédure d’acquisition d’armes, pourtant nécessaires à l’accomplissement par les FARDC de ses missions de défense de l’intégrité des frontières de la RDC et la protection des personnes et leurs biens dans un contexte d’agression de celle-ci par le Rwanda sous le label du M23. Et pourtant la cheffe de la Monusco a, lors de sa dernière intervention devant le Conseil de sécurité, attiré l’attention de ses membres sur le fait que le M23 dispose déjà d’une puissance de feu et d’équipements de plus en plus sophistiqué notamment en capacités de tir à longue portée de mortier et mitrailleuse ainsi que des tirs de précision sur les aéronefs… .

Comment jugez-vous l’attitude des occidentaux qui ont tous refusé de lever ce dispositif de notification ?

C’est une attitude qui trahit les valeurs des droits de l’homme et de solidarité qu’ils défendent.

Pouvons-nous croire encore à un partenariat privilégié avec les Etats-Unis ?

Il faut retenir qu’entre les Etats, les partenariat ne sont fondés que sur les intérêts. Donc, il revient désormais à la RDC de définir ses intérêts et choisir en toute liberté ses partenaires en fonction de ceux-ci ; et savoir les évaluer régulièrement. 

Pensez-vous comme beaucoup de Congolais que notifier, c’est de donner la possibilité à ceux qui soutiennent le Rwanda et l’Ouganda, de vendre la mèche ?

Je partage ce point de vue. Le gouvernement congolais devra réfléchir sur la conclusion de nouveaux partenariats de défense avec les Etats qui se montrent solidaires par rapport à la situation sécuritaire de l’Est et disposés à apporter leurs soutiens aux FARDC.

Comment comprendre que la Chine et la Russie ont semblé défendre le Congo alors que la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis nous ont enfoncé ?

Je salue la position prise par la Chine et la Russie au Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur de la RDC.

Allons-nous tourner notre regard vers la Chine ou la Russie ?

La Chine et la RDC partagent une histoire et un développement communs, les deux pays ayant connu l’histoire humiliante de l’invasion et de la colonisation étrangères. Les deux pays ont une amitié et une coopération de 50 ans, et aujourd’hui, la Chine a beaucoup investi en RDC, et les empreintes du développement apporté par les investissements chinois sont visibles partout en RDC, comme les routes, les ponts, les hôpitaux et les stades. Chaque année, la RDC réalise un excédent commercial de plusieurs milliards de dollars avec la Chine. Le soutien actif du gouvernement chinois aux Nations unies en faveur de la levée de l’embargo sur les armes à destination de la RDC est conforme aux intérêts communs des deux gouvernements et des deux peuples, et reflète véritablement l’amour du peuple chinois pour la paix et le développement, ainsi que sa contribution active au renforcement des capacités de défense de la RDC, à la sauvegarde de son intégrité territoriale et à son développement pacifique. Les Chinois savent que seules la paix et la stabilité à long terme dans le pays peuvent créer un bon climat pour les investissements et les affaires. Au contraire, tout en prônant la soi-disant démocratie et la paix et la stabilité régionales, certains pays occidentaux étendent les sanctions contre la RDC, tandis qu’en coulisses, ils soutiennent d’autres pays africains pour occuper une partie du territoire de l’est de la RDC et y piller les ressources naturelles.

Êtes-vous d’avis qu’il faut une force régionale pour résoudre le problème sécuritaire dans l’est ?

Je pense que l’urgence réside dans la montée en puissance des FARDC. Les forces étrangères ne pourront pas mieux défendre l’intégrité territoriale de la RDC et son peuple. La preuve est que nous avons les troupes de la Monusco en RDC depuis plus de 20 ans avec un mandat robuste, mais les populations civiles de l’Est ne sont toujours pas protégées.

Faut-il négocier avec le Rwanda pour mettre fin à ce conflit armé ou défaire militairement le M23 ?

Le règlement pacifique de différends entre la RDC et le Rwanda reste la voie royale. Cependant, pour que les intérêts de la RDC soient respectés et protégés, il y a une urgence à faire monter en puissance les capacités militaires des FARDC.

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