Et soixante-douze heures après, soit le 11 juillet 2022, les entreprises soumissionnaires seront soumises au test de démonstration de fonctionnalité technique de leur offre respective devant les experts de la CENI, avec à la clé une production en un temps record de 1000 cartes d’électeurs. Chaque entreprise doit au préalable verser au trésor via une banque de la place contre récépissé de la DGRAD une caution non remboursable de 2.200 dollars et disposer d’une garantie bancaire d’au moins 1 million de dollars.

Le dépôt des dossiers et des kits pilotes étaient attendus depuis fin juin 2022, à la centrale électorale. Mais l’équipe de Denis Kadima a totalement verrouillé l’information sur des entreprises soumissionnaires.

Plus de 40 millions d’euros des matériels déconsidérés

Les sociétés en compétition ont, il sied de le rappeler, non seulement proposé du matériel ainsi que des services connexes mais également fixé leur prix. Les kits électoraux utilisés lors de dernières élections de 2018, ont été négociés par le Bureau central de coordination des projets , BCECO, auprès de la firme Demalto, filiale de Thalès, pour 40.047.409,40 d’euros, environ 42 millions de dollars, hors taxes, fin 2016. Nombre d’experts estiment que l’alors DG du BCECO, Matondo Mbungu- actuellement pensionnaire du pénitencier de Makala-, pourrait avoir surfacturé le contrat Demalto notamment à coup des taxes. Mais pour autant, les kits de Corneille Naanga se seraient, en si peu de temps, moins de 4 ans! tous amortis au point que Denis Kadima tienne à tout renouveler, et de plus, à un coût qui n’a point été convenu au préalable.

Pour cet ex-cadre de la CENI, les kits de Demalto n’étaient pas d’usage unique ! Mais selon une source bien renseignée à l’Office national de l’identification de la population (ONIP), Demalto/Thalès n’a laissé que le hardware après les élections de 2018, l’intelligence de machines (Soft) et son contenu donc l’identité de plus de 40 millions de RdCongolais enrôlés ont été emportés. Voilà un autre débat par ce temps de recrudescence de la crise identitaire dans l’Est congolais.

Fin juin 2022, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima, qui a plus d’une fois manifesté un certain ras-le-bol face aux sollicitations pécuniaires de Denis Kadima, soutient avoir déjà versé plus de 68 millions de dollars à la CENI. Cependant, le président de la commission électorale a, maintes fois, déploré que l’argentier national ne faisait pas assez par rapport au timing de la tenue des élections. Le rapporteur-adjoint de la CENI, Paul Mohindo, a pourtant proclamé urbi et orbi que “le glissement n’est pas une option pour la centrale électorale”. Même son de cloche. Denis Kadima Kazadi a réitéré les mêmes assurances, fin juin 2022, à André Flahaut, ministre d’État du gouvernement fédéral belge. Attendons voir.