Depuis le 12 juin 2022, la cité stratégique de Bunagana a été envahie par des occupants rwandais du M23.
Depuis le 12 juin 2022, la cité stratégique de Bunagana a été envahie par des occupants rwandais du M23.
Les militaires du M23 se pavanent dans la cité de Bunangana. Ils sont bannis des négociations de Nairobi pour avoir été reconnus mouvement terroriste @Photo Droits tiers
La cité n’a toujours pas retrouvé ses ardeurs et ses habitants en refuge ou déplacés, n’accordent aucune confiance aux envahisseurs. En dépit de toutes les communications du président rwandais, Paul Kagame, essayant de s’extraire officiellement du conflit, la population qui voit, regarde, écoute et vit la présence nocturne et diurne de l’armée rwandaise sur la cité, demeure ébranlée et terrifiée par une présence monstrueuse d’étrangers sur son territoire. Les éléments du M23 qui y avaient fait leur entrée en pleine journée, avec des uniformes identifiables à l’armée rwandaise, auraient volé tous les biens de valeur aussi bien dans les bâtiments publics que dans des résidences privées.
Les rwandais positionnés à Bunagana auraient dévalisé tous les bâtiments publics, les bureaux administratifs et les résidences privées des particuliers, rapportent des témoins anonymes. Les services aux frontières tels que la Direction générale des Douanes et accises (DGDA), la Direction générale des migrations (DGM) et l’Office congolais de contrôle (OCC) ont été leurs cibles privilégiées. D’importantes sommes d’argent seraient ainsi dilapidées et transportées au Rwanda voisin.
Même scénario dans le groupement de Jomba, toujours dans le même territoire de Rutshuru, non loin de Bunagana. Les terroristes avaient été vus, cassant et pillant sans aucun regret. Ainsi, “aucune activité n’est observée dans la contrée depuis l’entrée du M23 sur place. La population qui connaît le mode opératoire des soldats rwandais à chaque fois qu’ils envahissent les entités congolaises, s’abstient et observe de très loin, le nouvel Etat far-west que Kigali a décidé d’installer en RDC”.
Les Rwandais ont toujours développé une intention négative envers la République démocratique du Congo. En effet, après leur incursion à Goma le 20 novembre 2012, ils furent sommés d’évacuer la ville le 28 novembre. Les mêmes agresseurs s’adonnèrent à des pillages systématiques jusqu’à emporter des engins roulants et des pièces de rechange des véhicules. La résidence officielle du gouverneur fut mise à sac et plusieurs banques et magasins de référence furent cambriolés et des particuliers braqués par les éléments du M23.
Le gouvernement congolais de l’époque avait accusé le M23 de se livrer à des pillages et razzias systématiques. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement à l’époque, avait fait état “de dizaines de camions destinés à la construction des routes et à l’entretien des voiries emportés vers le Rwanda, avec le butin des pillages”.
En revanche, pendant leur séjour anticonstitutionnel dans la ville, des dizaines d’autres véhicules et de camions semi-remorques furent dédouanées à vil prix avec la bénédiction des rebelles du M23 et “le système frigorifique de la morgue de l’hôpital de Katindo fut démonté et emmené en dehors du pays”.
L’inspecteur principal provincial de la division provinciale de l’EPST|Kasaï 1 a été suspendu de ses fonctions pour une durée de trois mois.
Après son règne très autorisé à Kinshasa d’où il a finalement été expulsé pour son rôle très compromettant, l’ambassadeur Vincent Karega vient d’être désigné pour représenter le Rwanda en Belgique. Un choix d’objectif pour étouffer les oppositions contre Kigali en vogue et recruter des élites congolaises pour la cause du M23, déstabilisateur des institutions démocratiques du Congo-Kinshasa.