Anuwat Pratumklin, Kittikhun Thamakitirat et Thidaporn Chaokovieng, qui jouent dans le clip, ont été arrêtés jeudi, a déclaré à l’AFP le colonel de police Siriwat Deepo. A la suite de leur inculpation, ils ont été libérés sous caution, a précisé leur avocat, Duangrat Srinaunt.

La Thaïlande applique des lois très sévères en matière de lèse-majesté. Tout acte jugé diffamatoire, insultant ou menaçant envers le roi Maha Vajiralongkorn, la reine, leurs héritiers ou le régent, est passible de trois à quinze ans de prison pour chaque chef d’accusation.

Le clip diffusé sur TikTok pour faire la promotion de Lazada, l’un des plus grands sites de e-commerce d’Asie du Sud-Est, filiale du géant chinois Alibaba, montrait une femme vêtue d’un costume traditionnel assise dans un fauteuil roulant. Les fervents partisans de la monarchie y ont vu une référence déguisée à un membre de la famille royale.

Dans la foulée, l’armée thaïlandaise avait interdit à ses 245.000 membres d’utiliser Lazada, la porte-parole de l’armée, le colonel Sirichan Ngathong, estimant que la vidéo “offensante pour la royauté (..) contribuait à la désunion de la société thaïlandaise”.

La filiale d’Alibaba avait rapidement retiré le clip et présenté ses excuses.

Les lois sur le lèse-majesté n’avaient plus été appliquées pendant plusieurs années dans le royaume.

Mais, depuis les manifestations de 2020 où des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour réclamer une réforme de la société et de la monarchie, des dizaines de militants pro-démocratie sont poursuivis pour ce chef. Certains risquent des décennies de prison.