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RDC : le deal de Nairobi blanchit les terroristes et encense l’agresseur

Ça sent mauvais à l’Est de la République démocratique du Congo. Le conclave des chefs d’État et de gouvernement s’est soldé lundi, par une décision dangereuse pour la RDC. Une force régionale constituée entre autres des agresseurs et des terroristes, tempête Lamuka.

Par Athanase Mwenge

Les présidents ougandais, Yoweri Museveni et rwandais, Paul Kagame, accusés d’agression par Lamuka et la société civile congolaise. @Photo Droits tiers.

publié le 21 juin 2022 à 10:03:36

Le plus surprenant aura été le déplacement tambour-battant de Paul Kagame à ce sommet qui avait vocation de traiter d’une crise sanglante à l’Est de la République démocratique du Congo où ses propres troupes multiplient des exactions sur les populations et envahissent le sol congolais. C’est à la fin des travaux qu’il a finalement été possible de mieux cerner les tenants et aboutissants du complot. La force régionale à déployer conserverait sa nature sulfureuse et sa composition contestable.

Les attentes du peuple largement déçues

Les sept chefs d’État ont réussi à passer outre les revendications populaires de la RDC pour imposer des formules inadaptées comme solution à la crise, à la guerre et aux conséquences des derniers affrontements armés dans le territoire de Rutshuru. La crise est pourtant entière entre Kinshasa et Kigali. La méfiance n’est pas levée et la tension entre les deux pays demeure vive. Sur ce chapitre, les dirigeants de la Communauté Est africaine accordent très peu d’attention alors que des graves incidents se multiplient entre les deux pays voisins. Le deuxième chapitre, c’est la guerre qui se poursuit avec ses effets directs sur le territoire souverain de la RDC. Une bande armée constituée des terroristes jubile à Bunagana où elle bénéficie d’une tétée bien garnie des deux pays limitrophes, le Rwanda et l’Ouganda. À bien voir le développement du conclave de Nairobi, “les terroristes ont été aidés à conquérir un territoire afin d’imposer des conditions de belligérance à leurs parrains”, réagit un analyste spécialiste des Grands lacs. Enfin, les conséquences sécuritaires, humanitaires et socioéconomiques de cette agression sont mondialement connues. Plus ou moins 100.000 personnes déplacées, des personnes tuées ou assassinées pour leurs opinions nationalistes, des écoles bombardées, des élèves tués par des obus rwandais, un soldat congolais abattu à la frontière de Gisenyi, une montée en flèche de la xénophobie en RDC et au Rwanda, une frontière occupée par des terroristes qui traitent aisément avec un État membre de la communauté Est africaine (l’Ouganda) et des activités scolaires et économiques étouffées.

Coincé par ses homologues, Tshisekedi doit rebondir

Nulle part dans cette déclaration finale, le Rwanda a été condamné ou interdit de participer à la force régionale. Pire, l’agresseur Kagame fait partie de la solution. C’est le monde à l’envers. Le président congolais aura tout fait, tout donné, y compris toute sa bonne foi légendaire sans parvenir à amener ses homologues à quitter leur plan qui consiste à mettre en place des mécanismes, des réseaux et des astuces concourant à consacrer l’exploitation ou le saignement de la RDC. Si une panoplie d’accords signés avec Kigali ont été suspendus momentanément, lesdits arrangements n’ont pourtant pas été annulés. Or, il est établi que le Rwanda de Paul Kagame agresse la République démocratique du Congo, envahit son territoire en plein jour et l’administre en violation totale et grave de la Constitution et des traités régionaux. Justement, le protocole qui crée la Communauté Est africaine sur la paix et la sécurité n’autorise pas du tout ce spectacle de Nairobi. En ses articles 124 et 225, “les États partenaires s’engagent à promouvoir et à maintenir le bon voisinage comme base de promotion de la paix et de la sécurité au sein de la Communauté. Ils conviennent de renforcer la coopération dans le traitement de la criminalité transfrontalière, la fourniture d’une assistance mutuelle en matière pénale, y compris l’arrestation et le rapatriement des délinquants en fuite et l’échange d’informations sur les mécanismes nationaux de lutte contre les activités criminelles. L’échange de renseignements criminels que la poursuite des criminels et les patrouilles conjointes pour promouvoir la sécurité aux frontières”. Ces principes viennent d’être savamment violés à Nairobi. Car, des délinquants criminels sont organisés, préparés, financés, armés et renforcés par le Rwanda et actuellement, par l’Ouganda, sans qu’aucune institution internationale n’en blâme les tireurs des ficelles. Ainsi, pour n’avoir pas condamné l’occupation de Bunagana par le Rwanda, pour avoir ignoré le caractère terroriste du M23, pour avoir minimisé le véto de Kinshasa sur la non participation de l’armée rwandaise à la force régionale et pour n’avoir pas sanctionné le M23 qui occupe illégalement une frontière congolaise, le sommet de Nairobi peut être considéré comme un fiasco, un gros piège dans lequel la RDC est brutalement engouffré. Dans une telle situation, Félix Tshisekedi, fera-t-il endosser cet accord sur le déploiement de la Force régionale par le Parlement au moment où rien n’indique que celle-ci adoptera une logique salvatrice de stabilisation de la nation, s’interroge un activiste des droits de l’homme. “La RDC n’est pas un État sous tutelle. Nous n’avons jamais déposé les instruments de ratification. Toute force régionale qui interviendra en RDC sans une Résolution de notre Parlement, sera considérée comme une Force d’agression. Notre souveraineté ne sera jamais bradée”, a réagi Fernandez Murhola, acteur de la société civile. Après le flop de Nairobi, Tshisekedi est mis devant ses responsabilités de président de la République, chef de l’État, commandant suprême des FARDC et de la police nationale congolaise, magistrat suprême et garant de la nation. Déjà que, dans une déclaration juste après le sommet de Nairobi, Lamuka l’a accusé de haute trahison et de consacrer la balkanisation du pays. D’après Prince Epenge qui a lu le communiqué, le président Félix Tshisekedi a normalisé l’agression rwando-ougandaise.

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