Le masque a été remis de façon officielle au président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, par le roi Philippe, lors d’une cérémonie au Musée national de la RDC (MNRDC). Pour la ministre de la Culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha, ce geste s’inscrit dans le cadre de la dynamique d’une nouvelle collaboration culturelle et muséale, résultat d’un dialogue scientifique continu devant permettre à la RDC de reconstituer son patrimoine culturel.

De son côté, le directeur général de l’Africa-Museum Tervuren, Guido Gyseels affirme qu’il s’agit d’un masque très rare ayant fait l’objet d’une restauration en Belgique d’abord, puis à Kinshasa, par les experts de l’Institut des musées nationaux du Congo (IMNC). Pour cet expert, remettre ce masque qui n’existe qu’en une dizaine d’exemplaires dans le monde dont plusieurs sont conservés au Musée de Tervuren en Belgique, est un geste symbolique. Sa particularité réside de la traçabilité de son achat en 1953 en RDC par un chercheur. Cette pièce majeure d’art congolais et africain de plus de 10 kgs est un masque initiatique et protecteur. Ce dernier sortait à l’occasion des rites de circoncision appelée «Mukanda et Nkhanda», avec pour fonction de protéger ces derniers contre les mauvais esprits.

Cette œuvre d’art en bois accompagné de sa coiffe en raphia qu’on retrouve chez les Suku, les Yaka ainsi que les Nkanu, peuples vivant au sud-ouest de la République démocratique du Congo et également en Angola, compte parmi les plus grands masques d’Afrique centrale. Le masque Kakuungu (kakungu) chez Suku est aisément reconnaissable à leurs pommettes tombantes, à leurs courbes douces et généreuses avec une fonction à la fois initiatique et protectrice. Il assurait en outre, la fertilité à venir des jeunes hommes initiés tout en ayant un rôle redoutable de menace et d’apaisement.