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Kagame à visage découvert à Bunagana

Des éléments des Forces spéciales rwandaises étaient bien visibles dimanche matin à Bunagana lors de la prise de cette cité par des terroristes M23.

Par Athanase Mwenge

Paul Kagame, président de la République du Rwanda. @Photo Droits tiers.

publié le 14 juin 2022 à 18:00:00

Les FARDC n’impliquent pas encore l’armée ougandaise dans cette bataille même si tous les témoignages des populations confirment leur participation aux hostilités. La dernière communication des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) s’est limitée à rassurer la nation et les habitants du Nord-Kivu sur la détermination des loyalistes à reprendre la main sur Bunagana et ses alentours, à la frontière congolo-ougandaise. L’armée congolaise confirme son repli justifié par le souci d’éviter un bain de sang sur la population civile. “Depuis plus de deux jours, les terroristes du M23 soutenus par les Forces de défense du Rwanda (RDF) ont mené des attaques sans succès contre les positions des FARDC à Bigega 1 et 2, Bugusa et Premidis”, a rapporté lundi, le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Sylvain Ekenge Bomusa Efomi. Bunagana était donc cet objectif ennemi qui a fini par présenter à l’opinion internationale la vraie face de la guerre dite du M23.

Paul Kagame prend le contrôle de Bunagana pour quelle finalité ?

L’armée rwandaise qui justifie désormais à haute voix l’invasion de la RDC pour, dit-elle, des raisons sécuritaires, n’a plus rien à se cacher. Il tiendrait à protéger ses frontières. Une position qui contraste avec l’occupation d’un territoire étranger et même son intention de l’administrer provisoirement en y installant des services de perception des taxes sur la douane. “Les Forces de défense du Rwanda (RDF) ont cette-fois et à découvert, décidé de violer l’intengibilite de notre frontière et l’intégrité de notre territoire en occupant la cité frontalière de Bunagana ce lundi 13 juin 2022 aux environs de 7 heures du matin”, a révélé le général Ekenge. Par cette prise de Bunagana, le Rwanda présente au monde ses visées expansionnistes de débordement territoriale sur la République démocratique du Congo.

Kigali s’en fout des conséquences politiques, économiques et sociales qui s’en suivront. Paul Kagame est sûr que les grandes puissances ont l’obligation de le soutenir et de le défendre, même dans la déraison. Ceci suppose que le Rwanda n’a plus rien à gagner dans un partenariat officiel et régulier avec la grande République démocratique du Congo supposément faible, croit-il, pour toujours. Kigali veut entretenir une situation anarchique dans la bande frontalière de la RDC afin qu’il profite du chaos perpétuel en RDC pour son ascension économique à l’échelle planétaire. Décidément, le Rwanda se nourrit utilement du flou sécuritaire de l’Est congolais, s’interroge un expert en sécurité. Stupéfait, il se demande comment comprendre que le Rwanda foule aux pieds tant d’accords juteux signés avec Félix Tshisekedi pour préférer un état de non-Etat qui procurerait de nombreux avantages dans l’illégalité et la fraude ?.

La réalité est que Kagame préfère le désordre pour bien se servir. La paix au Congo est suspendue donc à la seule volonté d’un homme qui est malheureusement l’œil de prunelle de la communauté internationale par solidarité au génocide. Mais d’autres voix s’élèvent déjà et le monde juste comprend qu’il faut rappeler le despote à l’ordre pour éviter la perte inutile de nombreuses vies humaines.

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La présence du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait même été annoncée au port maritime de Boma pour la réception de trois premiers navires. C’était donc du sérieux. Hélas, pratiquement 5 ans se sont écoulés. Avis d’experts, les grands transporteurs mondiaux, dont Maersk, CMA-CGM, PIL, feraient subtilement blocage.

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