Un sentiment de révolte l’anime. L’élu de Kikwit ne s’explique que devant un drame comme celui de l’est, certains Congolais soient dans le déni. “A un moment de l’histoire, le peuple doit s’affirmer pour éviter la disparition de la nation”. Jouer un concert montre que le peuple se réjouit alors que l’intégrité du territoire vaut plus que tout. En première ligne, Lumeya sonne l’alerte. Il appelle à un changement radical d’attitude au niveau de la population. Les actes comptent et le monde nous regarde.

A ses yeux, il trouve inadmissible qu’on prétexte que les fonds mobilisés lors du concert seront destinés à l’armée. Mais, l’image pose problème. “Voir de nombreux Congolais participer à la réjouissance pour que cet argent finance la guerre, est absurde. L’image du pays en pâtit”, se désole l’ancien ministre des Affaires foncières qui trouve cette démarche purement contradictoire avec la situation qu’on vit maintenant. “Il y a des morts, il y a des sans-abri, et vous allez danser, vous allez fêter parce que la musique, c’est la fête, les gens vont boire et manger. En tant qu’africain, ce comportement est une abomination”, hurle Lumeya. L’entendement de ceux qui nous observent, serait de dire que ce qui se passe dans l’est est un motif de réjouissance. A défaut, il y a manque de perception des vrais enjeux actuels. Et en tant que peuple, chaque Congolais doit se mettre debout partout où il se trouve pour défendre la mère patrie.

Or, jouer le concert n’est pas la solidarité exigée. Les Congolais de Bunagana se sentiront solidaires, si seulement ils constatent la mobilisation, le soutien de leurs frères et sœurs de partout au pays ou à l’étranger. Les gens qui dansent pour financer la guerre, se trompent, martèle l’élu de la famille politique de Joseph Kabila.

Inadmissible et intolérable, Lumeya tape du poing sur la table. il faut arrêter et se regarder dans le miroir. “N’encourageons pas la dérive”, a-t-il insisté. La musique de deuil est là et nous pouvons la jouer en tant que bantou, mais pas jubiler dans un concert festif.