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COBIL : 20 ans d’activités après, les statuts demeurent ténébreux   

Selon la DGRAD, l’entreprise publique SONAHYDROC SA devrait verser, à fin 2022, au bas mot 220.000 US$ des dividendes au Trésor contre 500.000 US$ pour COBIL, autre société d’État (?) opérant dans les hydrocarbures. Avis d’experts, le gouvernement doit mettre fin à cette duplicité qui occasionne d’énormes manques à gagner.

Par Pold Levi Maweja

Une station Cobil à Kinshasa où les automobilistes s’approvisionnent régulièrement en carburant @Photo Droits tiers.

publié le 7 juin 2022 à 19:38:00

Si la loi n°15/012 du 1er août 2015 régissant le secteur fait de la SONAHYDROC, ex-COHYDRO, l’unique société nationale par laquelle l’État participe aux activités dans le domaine, tout demeure confus sur l’autre entreprise publique, la COBIL, voilà pratiquement 20 ans. D’après le professeur José Bafala, ancien de la Société congolaise des industries de raffinage (SOCIR) et de l’ex-COHYDRO, la société COBIL «est placée sous une gestion non encore bien définie…». À sa connaissance, la République démocratique du Congo reste le seul pays au monde avec «deux entreprises nationales et concurrentes en plus». Dans son dernier livre sur l’industrie pétrolière en RDC, José Bafala parle, en effet, des intérêts «occultes croisés» qui s’enchevêtrent ou se neutralisent, s’il le faut. 

Un projet de Yolo Yeli

Le ministère du Portefeuille, sous Louise Munga, avait ficelé de bric et de broc un partenariat entre la Société commerciale des transports et des ports (SCTP, ex-ONATRA) et COBIL pour la construction d’un appontement d’une capacité de stockage de 25 000 mᵌ et un quai pétrolier  à Ango-Ango, à quelques encablures de  Matadi-ville, dans le Kongo central. Un projet similaire avait déjà été mûri à la COHYDRO du temps de l’ADG Yolo Yeli qui a fini par s’exiler en Grande-Bretagne dans des conditions troubles. Lors de la signature du contrat SCTP-COBIL en février 2015, la ministre du Portefeuille de l’époque a eu ces mots : «La construction de ce quai devra contribuer à améliorer le système d’approvisionnement existant et sera complémentaire pour appuyer le travail réalisé par SEP Congo». 

En réalité, font comprendre les experts, l’État a laissé s’installer une concurrence frontale, sans aucune réglementation au préalable, entre un service (SEP) dont il est actionnaire à plus de 36 % et une société sériee tantôt publique, tantôt privée, tantôt d’économie mixte. Si la composition de l’actionnariat de SEP-Congo relève de l’info publique (l’ex-COHYDRO y détient 36,6 %, ARISTEA 36,6 %, ENGEN 13,0 %, COBIL 7,6 %, SCP 6 %), l’on sait à ce jour seulement que COBIL a pour actionnaire l’État congolais et un groupe des privés. Lesquels ? Ni au ministère des Hydrocarbures, ni au Portefeuille, l’on ne sait les identifier nommément. COBIL occupe, selon une source au ministère des Hydrocarbures, plus de 10 % du marché de la distribution des produits pétroliers terrestres et d’aviation, surclassant de loin la compagnie nationale, l’ex-COHYDRO à peine 1 %. Le gros lot revenant naturellement aux majors dont TOTAL et ENGEN.

Un pseudo-SEP nommé SPSA

De COBIL, une autre entreprise a été créée en 2012 et est opérationnelle depuis 2016, à savoir, SPSA non autrement identifiée. SPSA/COBIL opère dans le stockage des produits pétroliers avec un réservoir de 26.000 m3, et se vante d’avoir conquis le marché ouest de la RDC dont Kinshasa, la capitale  qui absorbe 60% des importations des produits pétroliers de la RDC. La fourniture du carburant et des lubrifiants à la société de transport public routier TRANSCO constitue l’un de plus gros marchés de COBIL. Ses factures prises en charge directement par le gouvernement. COBIL est, en effet, né des cendres de MOBIL, une compagnie privée américaine venue s’installer en 1955 en RDC alors Congo belge. Conséquence de la zaïrianisation décidée par le Conseil exécutif – l’équivalent du gouvernement central – en 1973, les actifs de la société ont été, en effet, repris par l’entreprise publique dénommée PETRO ZAÏRE, future COHYDRO, actuellement SONAHYDROC. Mais le régime de Mobutu rétropédale, près de 4 ans après. L’État décide de la rétrocession des actifs de MOBIL en 1977. Une nouvelle entreprise en verra le jour avec un tout autre statut : Zaïre Mobil Oil, l’État y participe comme actionnaire minoritaire. Soixante pour cent d’actifs reviennent au groupe MOBIL Corporation et 40 % à l’État zaïrois.

En décembre 2000, le groupe Exxon et Mobil Corporation fusionnent pour former le groupe Exxon Mobil dont Mobil Oil Congo compte parmi ses filiales. En avril 2003, le groupe Exxon Mobil décide de se désengager en RDC. Exxon convient avec les nouvelles autorités rd-congolaises d’un accord de cession et d’achat des actions de la société Mobil Oil Congo Sarl. Suite auxdits accords, un quadrimestre plus tard, au 1er septembre 2003 donc, la société pétrolière change de dénomination pour s’appeler COBIL Sarl. L’État en devient actionnaire majoritaire aux côtés des privés congolais. Mais les statuts de l’entreprise sont sujets à confusion, notent des experts. 
                                                                                                                             

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