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Christophe Lutundula Apala : «La RDC n’a jamais eu l’intention de livrer la guerre à qui que ce soit»

Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Christophe Lutundula Apala était aux États-Unis cette semaine. Avec deux rendez-vous majeurs : un débat sur la Monusco au Conseil de sécurité à New York, puis une rencontre avec Antony Blinken à Washington. Il n’a pas manqué d’évoquer avec son homologue les tensions grandissantes entre la RDC et le Rwanda.

Christophe Lutundula, vice-Premier ministre et ministre congolais des Affaires étrangères. Au Conseil de sécurité de l’ONU, il avait dénoncé le soutien de l’armée rwandaise aux rebelles du M23, constituant, à ses yeux, un acte grave de déstabilisation de la partie orientale du Congo-Kinshasa @Photo Droits tiers.

publié le 8 juin 2022 à 16:38:21

RFI : Depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir en 2019, les relations avec le Rwanda s’étaient apaisées. Pourquoi une résurgence de tensions maintenant ?

Christophe Lutundula Apala : C’est la question que nous nous posons. Nous n’avons rien contre le Rwanda. Nous ne comprenons pas cela autrement que par, peut-être, des agendas cachés ou par, peut-être, le fait d’une volonté d’espaces d’occupation de terrains, d’espaces d’exploitation de nos ressources naturelles. Certains se trompent en considérant que le Congo est un espace de non-droit, une sorte de marché libre où l’on vient se servir comme on veut et on s’en va. Nous ne l’accepterons jamais ! Nous resterons toujours fermes et déterminés à défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de notre pays.

Kinshasa s’engage-t-il à libérer les deux soldats rwandais et quand ?

Kinshasa a pris un engagement vis-à-vis du médiateur, le président Lourenço, le président angolais. Nous ne pouvons pas nous dédire. Nous allons remettre les deux militaires au médiateur, en espérant que lui-même va tirer les leçons de ce geste de paix. Aussi c’est important parce que le Rwanda dit: « je ne suis coupable de rien, je suis un ange du ciel et les diables viennent me tenter », mais les deux militaires sont Rwandais. Le Rwanda les réclame. Faudra-t-il encore ergoter sur la non-participation dans le drame actuel… on attaque même les forces internationales. La preuve est la remise à un médiateur international.

Quand est-ce que vous les remettrez au médiateur international 

Ça dépend de l’agenda du président Lourenço. Nous sommes disposés. Nous sommes prêts.

Si le président Lourenço vous demandait de les donner cette semaine, vous les remettriez cette semaine ?

Je ne pense pas qu’un obstacle se dresserait à cela.  

Qu’attend le Congo de la médiation ?

Il y a des choses très simples. La première, c’est de mettre fin à ce comportement belliqueux. Que le M23 désarme et que le M23 dégage des quelques localités qu’il occupe encore, parce que les FARDC, nos vaillants soldats, ont reconquis certains territoires vers Goma. Cela n’a pas besoin d’attendre un rapport du comité d’évaluation de la CIRGL. Il faut la restitution des territoires occupés et le retour de tous les Congolais qui ont été forcés au déplacement.

La deuxième chose, nous attendons que nos voisins, tous et en particulier le Rwanda, doivent prendre un engagement de ne pas mettre en péril le processus de Nairobi.

Troisième chose, nous attendons que finalement, ce comportement que nous ne comprenons pas s’arrête définitivement. Nous souhaitons que ça réussisse, nous sommes optimistes. Nous sommes fermes, déterminés mais nous sommes ouverts parce que nous croyons en l’Afrique et au médiateur.

Ce qui est sûr, c’est que la communauté internationale est inquiète. Une guerre pourrait-elle être envisageable ?

Je répète au nom du président de la République, au nom du gouvernement, que la RDC n’a jamais eu l’intention de livrer la guerre à qui que ce soit. Elle ne l’a jamais fait, bien au contraire, la RDC, à travers la politique de bon voisinage du président Tshisekedi, a des accords avec tout le monde mais il faut que ce tango que nous dansons, nous puissions le danser avec tous nos voisins. C’est au Rwanda de nous dire s’il a des craintes que l’on voie comment les dissiper.

Carrie Nooten/Rfi.fr

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