Kigali n’a jamais planifié une guerre à longue portée sur la RDC. Ses intentions sont concentrées sur les deux Kivu. En 1996, Laurent-Désiré Kabila y avait apporté sa touche particulière en recrutant, chemin faisant, des milliers de jeunes congolais pour gonfler la troupe. Les nationaux comblèrent les effectifs et congolisèrent la guerre.
Félix Tshisekedi de la RDC, Paul Kagame du Rwanda et Yoweri Museveni de l’Ougadan. Le Congolais reste opposé au jeu de ses deux voisins qui préfèrent la guerre à la paix dans la région @Photo Droits tiers.
En associant Yoweri Kaguta Museveni de l’Ouganda au deal du coltan à travers son fils héritier, Kagame vient de réussir à convaincre une certaine opinion internationale de la dimension régionale de la crise sécuritaire de l’Est congolais. Dans ces conditions, la guerre pourrait être longue et dévastatrice. Elle pourrait prendre des proportions géopolitiques dangereuses et affecter la cohabitation intercommunautaires en RDC et au Rwanda. Ce qui fait craindre un retour en arrière dans la cohabitation pacifique entre les ethnies du Nord-Kivu et Sud-Kivu en RDC et du Rwanda précisément où ne cohabitent que trois tribus (Tutsi, Hutu et Twa).
D’après certains observateurs, l’image projetée dans l’opinion par le système de commandement du M23 laisse penser qu’il s’agit d’une guerre des seuls Tutsi. C’est ici que le député Moïse Nyarugabo du FCC s’est toujours plaint de constater que seuls les Tutsi paient la facture de la guerre alors que lors des précédentes rébellions, le leadership des mouvements armés était diversement animé par des personnalités aussi bien originaires du Kivu (dont les Banyamulenge) et les autres communautés des diverses provinces du pays.
Les responsabilités internationales dans la tragédie Rd-Congolaise
Le silence international sur l’invasion brutale du Congo-Kinshasa par Paul Kagame vient d’être justifié à Kigali, à l’occasion du sommet sur le Commonwealth. Non seulement Kigali a enregistré une participation record des chefs d’État et de gouvernement, mais en plus, ce sommet vient de hisser politiquement le despote Paul Kagame. 54 pays adhérents représentés. Kagame a eu le temps, les mots et des phrases assassines pour mettre son réseau d’accord qu’il a toutes les raisons d’attaquer le Congo pour notamment y protéger ses frères rwandais et des rwandophones congolais qu’il juge en danger en République démocratique du Congo. L’alibi sert à s’assurer que le Congo qui n’aime pas la guerre, finira par négocier et par accepter les incroyables revendications du Rwanda/M23. Un discours incohérent mais qui a été acquiescé à Kigali.
Commonwealth, le choix du business malgré les morts congolais
Les 54 pays membres du Commonwealth viennent de faire leur choix de la violence et de la guerre à l’Est de la RDC. Raison pour laquelle ils ne se sont pas contentés de condamner l’agissement téméraire de Kigali. Le business prime sur les droits de l’homme et le respect de l’intégrité territoriale, ont dénoncé les mouvements citoyens qui manifestaient samedi devant l’ambassade du Rwanda à Kinshasa. Alors que Kigali prétend que des obus congolais auraient été lancés sur son territoire, sans faire des victimes – heureusement; il y a eu en RDC, des enfants tués par des bombardements du Rwanda, des écoles détruites par des obus rwandais et des milliers de déplacés à cause de l’agression rwandaise. Sur ce point, toute la communication gouvernementale et des FARDC n’a jamais filtré dans les grands salons. Ou alors, les États ont choisi de faire la sourde oreille. Les participants au conclave du Commonwealth à Kigali avaient toutes les assurances que la guerre du Congo était un alibi pour rentabiliser les affaires louches dont ils tirent bénéfice en toute illégalité en République Démocratique du Congo.