Tout a battu de l’aile. Pourtant, l’ambitieux programme était axé sur la réhabilitation de certaines infrastructures routières avec un budget de 240.438.229$ USD, la réhabilitation du système de santé avec environ 46.160.304$ USD, une part pour le secteur de l’éducation à hauteur de 36.075.079, l’habitat pour 57.000.000$ USD, l’énergie (eau et électricité) avec 39 millions, l’emploi pour une valeur de 1.800.000$, le transport pour environ 65.800.000 et l’agriculture, pêche et élevage… .Un programme qui a indisposé son initiateur au vu des ratés constatés dans sa gestion.

Le chef de l’État avait consenti au contrôle de gestion dudit projet politique par l’Inspection générale des finances (IGF). Des arrestations déclenchées dans la traque des responsables du programme iront jusqu’à toucher le puissant directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe. Arrêté le 8 avril 2020, il a été blanchi par la justice le jeudi 23 juin 2022, pour manque de preuves de culpabilité. L’affaire Kamerhe a terriblement froissé les rapports de partenariat entre tshisekedistes et kameristes. Sinon, entre les élites du grand Kasaï et celles du grand Kivu. Jusqu’à ce que le chef de l’État, lors d’une interview à Goma le jeudi 1er juillet 2021, lancera la phrase : “Kamerhe est quelqu’un de sérieux et de correct (…), je suis convaincu qu’il jouera de nouveau un rôle dans ce pays”.

Cette communication avait tout son sens. Elle avait eu le mérite de stabiliser véritablement la tension qui enflait entre deux blocs sociopolitiques de taille sur lesquels Tshisekedi s’appuie depuis l’entame de son mandat. Billy Kambale, secrétaire général de l’UNC (Union pour la nation congolaise), parti de Kamerhe, a déjà confirmé que l’alliance sera à l’ordre du jour d’un tête-à-tête entre Tshisekedi et Kamerhe dans les prochains jours. Rencontre qui devra définir les perspectives de la deuxième moitié du quinquennat de Félix Tshisekedi. Il est évident aujourd’hui que le président de la République se butte à l’intransigeance de certains Congolais dont les certains actes de gouvernance énervent. Cas des dernières mises en place à géométrie variable à la Cour constitutionnelle et à la CENI jugées catastrophiques par certains acteurs politiques et de la société civile. Mais, il y a aussi des critiques de l’opposition sur l’expansion dangereuse du fléau de tribalisme dans le système de gouvernance et dans la vie courante des Congolais, qui semblent avoir affaibli symboliquement l’éclat du régime de Félix Tshisekedi, même s’il a été observé une certaine baisse d’animadversions vis-à-vis de la gouvernance Tshisekedi dans l’opinion congolaise avec la visite réussie du Roi Philippe de Belgique.

Devant un tel tableau, qui mieux que Vital Kamerhe peut faire redonner au chef de l’État une bonne cote dans l’opinion. L’ancien président de l’Assemblée nationale en a les capacités et sait bien jouer dans le marigot politique congolais. Sa libération présage quelque chose à l’avenir. 2023, c’est déjà demain.