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RDC : les journalistes martyrisés (Analyse)

Yves Buya arrêté. Steve Wembi, Stanis Bujakera, Pascal Mulegwa, gravement menacés. Kuzikesa, Kimuntu, Tiani et autres journalistes sont placés sous haute surveillance. La presse passe des temps difficiles en RDC.

Par Landry Amisi

La liberté de la presse est menacée en République démocratique du Congo avec l’arrestation et l’intimidation quasi-quotidienne des journalistes dans l’exercice de leur métier @Photo droits tiers.

publié le 31 mai 2022 à 19:43:00

Tantôt ce sont des militants des partis politiques qui surveillent très autoritairement les journalistes; tantôt des proches du pouvoir qui s’en prennent sèchement à certains professionnels des médias pour leurs opinions jugées excessives vis-à-vis du pouvoir; tantôt ce sont des services de sécurité qui traquent quelques uns d’entre les chevaliers de la plume et du micro. Les attaques contre les acteurs des médias se multiplient. Et la campagne de haine en ligne contre les journalistes prend des proportions inquiétantes. Avec des menaces, des intimidations et des insultes amères. Ceux enquêtant sur des scandales de corruption, des détournement de deniers publics ou encore les actes de mégestion gouvernementale s’exposent quotidiennement au courroux des fanatiques du pouvoir. Parfois sans aucune vérification des faits leur allégués, les journalistes sont jetés en pâture, arrêtés et acheminés en prison. Ils sont aussi invectivés publiquement et apostrophés en tout lieu, y compris dans la rue. Une situation qui fragilise l’engagement professionnel de plusieurs acteurs des médias.

Nombre d’entre les journalistes s’obligent désormais d’éviter de couvrir certains événements dont les organisateurs s’identifient parmi leurs prétendus bourreaux. Question d’éviter tout risque. Ainsi, dorénavant l’on identifie des journalistes proches du pouvoir et ceux pro-opposition. Parmi ceux qui relaient les activités gouvernementales, se dressent des sous-catégories, selon que l’on soit soupçonné de proximité avec Moïse Katumbi, Bahati Lukwebo ou Jean-Pierre Bemba par rapport au parti présidentiel. Même phénomène dans la sous-catégorie des médias supposément inféodés à l’opposition. Certains professionnels des médias sont taxés d’un rapprochement politiquement motivé avec Martin Fayulu, Matata Ponyo d’autres accusés de soutenir Joseph Kabila ou encore Adolphe Muzito. Rares sont les journalistes tolérés à la fois par toute l’opposition et par toutes les tendances du pouvoir. Ce qui place plusieurs dans une posture d’inféodation dangereuse qui affecte les meilleures teintures de leur indépendance professionnelle.

Des accusations, des attaques et des poursuites judiciaires

Le dernier cas en date est celui du journaliste Yves Buya Lobaloba, directeur des publications de C-News, un hebdomadaire paraissant à Kinshasa. Interpellé vendredi 27 mai 2022 par les éléments de l’Agence nationale de renseignements (ANR), il a été transféré à la prison centrale de Makala suite aux accusations d’un autre acteur de média en la personne d’Israël Mutombo, patron de la chaîne de télévision Bosolo Na Politik. Un dossier fantaisistement forgé autour d’accusations louches qui énervent les relations entre journalistes. Dans ce même chapitre, les journalistes Steve Wembi Ockita Nkoy et Stanis Bujakera Tshiamala sont actuellement indexés d’apporter un soutien médiatique au Rwanda considéré comme l’ennemi numéro un de la République démocratique du Congo. Pour avoir travaillé dans la transparence, joignant les faits aux versions recoupées des parties au conflit. Ce mardi matin, le journaliste Pascal Mulegwa, pour une erreur technique sur un reportage à la Radio France Internationale (RFI), un violent tweet l’a violemment sermoné : “nous avons manifesté contre le Rwanda et pas contre nos autorités. Il doit être écouté par les services de sécurité”. Ce phénomène de menaces incessantes sur les chevaliers de la plume devient croissant et tend à s’officialiser. Plusieurs chroniqueurs des magazines politiques (radiotélévisés) sont dans le collimateur. Leurs opinions sont scrupuleusement analysées et leurs contacts manifestement sous très haute surveillance.

Les journalistes sont avant tout des nationalistes

En période de guerre, il n’y a pas lieu de tergiverser sur la mission de la presse. Les règles sont connues et l’éthique aussi. A la seule différence qu’en cas de mutisme et de flou communicationnel de la part des instances gouvernementales habilitées, le journaliste est obligé de se couper en morceaux pour rassembler des sources et éléments d’information à livrer au public. Depuis que le gouvernement congolais a ouvert la communication autour de la guerre du M23 soutenu par le Rwanda, la presse joue pleinement son rôle. Malheureusement, un peu à l’exemple du soldat au front, le journaliste n’est jamais publiquement remercié pour le travail accompli autant qu’il essuie des critiques pour les moindres dérapages ou erreurs du métier. Pour un communicateur indépendant, “en période de crise comme en période électorale, la presse doit être rassurée, sécurisée et protégée à la dimension d’un partenaire et non d’un ennemi”.

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