La République démocratique du Congo (RDC) demeure un État fragile sur le plan alimentaire en dépit de ses ressources immenses et son potentiel agricole cultivable estimé à plus de 75 millions d’hectares dont au moins 10 millions d’hectares étaient exploités.
Aristide Ongone Obame, le représentant de la FAO en RDC lors d’une conférence de l’ONU à Kinshasa. @Photo Droits tiers.
Le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO/RDC), Aristide Ongone Obame, a été clair lors de la conférence de l’ONU organisée vendredi à Kinshasa. Il a souligné que le rapport du 20ème cycle de l’IPC en RDC a révélé que plus de 27 millions de personnes sont en phase de crise alimentaire et de moyens d’existence aiguë, soit 26% de la population analysée ont besoin d’une action urgente.
Aristide Ongone a précisé que plusieurs facteurs sont à la base de cette crise alimentaire, citant notamment les faibles performances des productions agricoles dues à la mauvaise répartition des pluies, aux maladies et ravageurs des cultures et surtout à un accès limité aux semences. Ceux-ci sont, dans la majorité des territoires analysés, les principaux facteurs limitant la sécurité alimentaire des ménages.
Le chef de la FOA au Congo-Kinshasa a fait savoir également que les épizooties privent aussi les ménages d’une source de revenus alternative, ajoutant également le délabrement des infrastructures et voies de communication, qui limitent l’entrée ou la sortie des denrées dans les zones. Selon Aristide Ongone Obame, les conflits armés et communautaires empêchent aussi les ménages d’accéder à leurs champs et entraînent le pillage des récoltes. L’activisme de ces groupes et les conflits armés provoquent des mouvements de populations obligeant les ménages à laisser derrière eux leurs moyens d’existence.
Il en est de même pour la pandémie du Covid-19 et ses restrictions qui n’ont pas permis la reprise pleine des activités des ménages, surtout dans les zones dépendantes des activités transfrontalières. A cela s’ajoute l’impact de la crise russo-ukrainienne. Les deux pays sont les principaux fournisseurs de blé, mais, d’huile comestible, de carburant et d’engrais sur les marchés mondiaux. Ainsi, les principaux risques pour les pays en crise alimentaire découlent de leur dépendance aux importations de produits alimentaires et d’intrants agricoles.
Pour pallier cette situation, la FAO compte appuyer le développement de la filière manioc qui offre d’importantes possibilités en termes d’alimentation , de création d’emplois et de revenus, a conclu Aristide Ongone Obame.