La mégestion et la privatisation du parti par le président national Constantin Mbengele Kwete Thamuk sont entre autres causes de la gravissime décision prise par l’élu provincial et mandataire de ce parti membre du regroupement politique AFDC-A.

Dans une interview accordée vendredi à Ouragan.cd, le directeur général de la DGRKAS, Jean-calvin Mingashanga explique les raisons l’ayant poussé à claquer la porte au parti.

Ouragan.cd : Élu UFF au sein du regroupement AFDC-A, vous quittez le parti en plein mandat qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

Jean-calvin Mingashanga : D’abord, une chose à rectifier, je suis élu de l’Afdc-A et non l’UFF. L’union fait la force est un parti ambryonnaire. Il n’a pas aligné des candidats aux élections de 2018. Quant à la question sur les motivations de mon départ, l’UFF étant à ses débuts, il est curieux de voir un individu s’emparer du parti soit-disant que c’est son histoire privée. Alors ça, ce n’est pas un parti politique car un parti politique n’a jamais été un bien privé mais plutôt un regroupement de personnes déterminées à chercher, à conquérir et à conserver le pouvoir. Lorsque ça devient une histoire privée, ça décourage. C’est ainsi que nous avons pris notre décision courageuse, pas moi seul, mais plutôt avec les autres cofondateurs, de garder l’originalité de notre ASBL “Bwik a Mboy” ( Union fait la force) et de ne jamais la muter en parti politique pour avantager un seul individu avec sa famille. Cette décision est saluée par notre base.

Vous quittez l’UFF, 48 heures après la réélection de Constantin Mbengele comme président national du parti, peut-on parler d’un conflit qui vous oppose ?

Nous sommes des cofondateurs de ce parti, il y a eu la tenue du congrès, pourquoi nous n’avons pas été invités ? C’est pour vous dire que ce parti est devenu une histoire familiale et tout se fait selon le bon vouloir d’un individu, attitude qu’un bon militant qui combat pour le bien-être et pour le changement, ne peut pas accepter. Je n’ai pas de problème particulier avec quelqu’un mais j’ai un combat devant moi, celui du changement et le bien-être de nos populations. Je ne peux pas accepter que mon combat soit pris en otage par quelqu’un d’autre. Nous étions en train de bricoler ce parti pour atteindre le seuil et aligner prochainement des candidats.

A vous entendre parler, vous ne faites aucune allusion à l’existence de l’UFF comme parti politique ?

Je vous dis que c’est un parti en pleine mutation de l’ASBL vers un parti. Parmi tous ceux qui ont mené des efforts pour obtenir l’arrêté, Il y avait John Sha Minga, Corneille N’Kungul et Jean-calvin Mingashanga, personne d’entre eux n’a été invité au congrès. Nous avons refusé des antivaleurs, alors voulez-vous qu’on continue à faire plaisir à un individu ? Nous disons non.

Que rétorquez-vous à ceux qui vous accuse d’être conflictuel, hier contre Boshab, aujourd’hui en front contre Mbengele ?

Je suis un indépendant d’esprit, c’est ça mon défaut. Je n’ai jamais eu des problèmes avec tous les leaders avec qui j’ai cheminé. Mais lorsque je constate que certaines décisions pour le développement de la communauté se prennent en chambre, je ne peux pas accepter. J’ai engagé mon combat depuis la jeunesse au campus de Lubumbashi où j’ai été élu président de la ligue des jeunes du PPRD, personne de chez-moi ne m’était venu en aide. C’est pour vous dire que j’ai ma vision, celle d’aller là où on sait considérer et consulter tout le monde et non un parti où il faut accepter parce qu’il y a un tout-puissant, un plus fort, ça je n’aime pas.

L’AFDC-A est un regroupement politique, en quittant l’UFF, vous comptez porter quelle tunique ?

J’ai encore un mandat de l’AFDC-A. Il faut attendre la fin de mon mandat pour savoir ce que sera ma position politique. Je n’ai pas de problème avec l’AFDC-A, je n’ai pas quitté ce regroupement. Présentement, je suis en train de poser des actions avec l’ASBL Bwik a Mboy, mon initiative que je ne veux pas muter encore en parti politique.

Mweka est une circonscription électorale la plus brûlante du Kasaï, Jean-calvin Mingashanga sera-t-il celui qui pourrait attiser le feu entre Evariste Boshab et Constantin Mbengele aux prochaines joutes électorales ?

J’ai décidé de ne pas mener une politique des conflits, mais ce n’est pas ce que j’ai trouvé chez mes aînés. Pour eux, la politique égale inimitié et conflits éternels qui se transportent des générations en générations. Pourtant à ma connaissance, on peut être opposé politiquement mais on partage un verre. Alors si les gens pensent que la politique est un carrefour des inimitiés et des conflits, ça s’appelle autre chose. Je n’entrerai jamais dans une pareille aventure. Je suis parmi ces jeunes gens qui ont le franc-parler, je vous crache des vérités en face et le lendemain, on se salue, donc loin de moi une attitude conflictuelle.