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2023 : Sama Lukonde exclut toute possibilité de glissement

Dans un entretien accordé à RFI et France 24, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, Premier ministre de la RDC depuis le 26 avril 2021, revient sur les pourparlers qui se déroulent à Nairobi. «Des consultations», explique-t-il, entre des groupes armés et des représentants du gouvernement, sous les auspices du président kényan Uhuru Kenyatta. Interrogé sur le processus électoral, il exclut tout glissement du calendrier et écarte également l’idée d’un dialogue politique avec l’opposition pour définir les contours de la future loi électorale.

Jean-Michel Sama Lukonde juge son bilan satisfaisant une année après avoir succédé à Ilunga Ilunkamba à la Primature. @Photo Droits tiers.

publié le 28 avril 2022 à 06:09:44

RFI : Monsieur le Premier ministre, on va commencer avec la situation dans l’Est du pays. Des pourparlers avec les groupes armés actifs là-bas ont commencé la semaine dernière à Nairobi, est-ce que vous êtes optimiste sur les chances enfin de mettre un terme à des décennies de violence ?

Vous avez parlé des pourparlers, que moi je considère comme étant des consultations, qui se font dans le cadre de notre adhésion à la communauté des États de l’Afrique de l’Est, avec comme objectif vraiment de ramener une paix durable dans cette zone des Grands Lacs.

Parmi ces groupes rebelles figure le M23 qui a repris des actions armées. Est-ce que vous soupçonnez comme d’autres à Kinshasa, le Rwanda d’être à la manœuvre, notamment en lui fournissant des armes ?

Ce sont des échanges qui se font non seulement avec l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi. Parce que n’oubliez pas que dans toutes les exactions qu’il y a eues, nous avons eu des forces qui sont venues de toutes ces zones-là ! Donc c’est normal que l’on puisse avoir des soupçons, mais le Rwanda ici donne aussi des moyens dans le cadre des échanges que nous avons par rapport à l’EAC.

La présidentielle est prévue en décembre 2023, mais dans le camp du président, certains évoquent un glissement possible de cette date sous prétexte que le président a perdu les deux premières années de son mandat actuel dans des luttes de pouvoir avec son prédécesseur. Alors le glissement est-il formellement exclu selon vous ?

Pour nous, ce n’est même pas une possibilité. J’espère en tout cas sincèrement que vous ne vous êtes pas laissés aller à ce que moi je veux considérer comme une rumeur. C’est un engagement pris par le président de la République et par le gouvernement lorsqu’il a présenté son programme devant l’Assemblée nationale. Donc nous sommes convaincus que dans le programme que nous avons, nous allons maintenir le cap et assurer ces élections en 2023.

L’opposition continue cependant de contester la composition de la commission électorale (la CENI) ainsi que de la Cour constitutionnelle, elle réclame un dialogue. Est-ce que vous êtes favorable à ce dialogue pour se mettre d’accord sur les règles du jeu ?

Nous avons des cadres institutionnels clairs d’échange. Je crois que le mécanisme pour mettre en place le bureau de la CENI passe par le parlement, c’est une procédure qui s’est faite et qui a été respectée. Donc évoquer une question qui pourrait mettre à mal le processus, le retarder, n’est pas de mise pour nous.

Mais le risque, c’est que la RDC s’engage comme à l’époque de Joseph Kabila sur un processus électoral non consensuel avec son lot de contestations et de violence ?

Non, d’abord, je ne voudrais pas comparer les deux époques. Nous sommes dans un contexte totalement différent. L’histoire électorale en République démocratique du Congo montre qu’il n’y a jamais eu une unanimité totale vis-à-vis du processus électoral, mais le plus important, c’est que la majorité s’assume et l’assure, et puisse garantir une certaine transparence. À partir du moment où nous aurons une volonté claire de tous les acteurs d’aller dans ce processus apaisé, je ne vois pas d’où viendrait non seulement la violence ou les contestations.

La lutte contre la corruption est une priorité, vous l’avez dit, mais en février, le gouvernement a signé un accord avec l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, qui est lui sous sanctions américaines pour corruption. En échange de la cession de l’ensemble de ses actifs miniers et pétroliers, Gertler échappe aux poursuites judiciaires. Pourquoi cette impunité ?

Moi, je ne considère pas qu’il échappe aux poursuites judiciaires. Ça, c’est vous qui le dites Madame. Moi, je crois que la politique ici, c’est de revenir sur des contrats qui ont été mal négociés. Dans les échanges que nous avons eus avec l’homme d’affaire Dan Gertler, il s’agissait d’abord de récupérer nos actifs miniers, et s’assurer qu’ils servent à l’intérêt congolais et au développement congolais. Et nous avons dit que nous n’allons pas le faire en allant à l’encontre des objectifs judiciaires, parce que nous avons eu aussi à échanger avec le Trésor américain, ce sont des échanges qui se poursuivent. C’est bien entendu assez clair, et je ne voudrais pas qu’on puisse mélanger les deux questions.

Entretien réalisé par RFI et France 24

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