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Un navire pour les LMC, Fatshi veut réaliser une promesse électorale non tenue par Kabila

La ministre du Portefeuille, Adèle Kahinda et son collègue des Transports, Chérubin Okende ont jusqu’au 18 avril 2022 pour présenter au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, un projet réaliste en vue de la remise à flot des Lignes maritimes congolaises (LMC) ex-CMDC anciennenement CMZ.

Par Pold Levi Maweja

Le navire “Kota Bunga” de LMC au port de Boma @Photo Droits tiers .

publié le 27 mars 2022 à 04:00:00

D’ores et déjà, pour Fatshi, les LMC doivent disposer, à court terme, des navires adaptés au tirant d’eau du port de Matadi. Tshisekedi va-t-il réaliser une promesse non tenue par Joseph Kabila lors de la campagne électorale de 2011? Ce serait un véritable coup de grâce asséné au camp des anciens partenaires de l’alternance, le FCC, aujourd’hui réduit en peau de chagrin, dans l’opposition. 

L’opinion se souviendra sans doute de l’image de ce grand paquebot surmonté de l’éffigie de Joseph Kabila affichée sur des panneaux géants dans de grands carrefours de la capitale. Mais rien ne s’est traduit en acte. Et dans son plan quinquennal (2012-2016) présenté devant l’Assemblée, Matata Ponyo avait prévu quelques 35 millions US$ pour doter les Lignes maritimes d’un navire de haute mer. Rien n’est venu, même pas une péniche. En 2018, alors que Kabila se retrouve hors-délai constitutionnel, le gouvernement Tshibala prévoit 21.8 millions US$ pour un navire au profit de LMC. Point d’exécution !. Pourtant  mi-2017,  à la suite de la révision à la hausse de la taxe du trafic maritime en provenance et à destination de la RDC à travers l’arrêté ministériel n°028/CAB/VPM/MIN/TC/2017 du 7 août 2017, les LMC auraient dû disposer suffisamment des moyens financiers pour s’auto-équiper en navire de haute mer. Les LMC taxent, en effet, un container de 20 pieds (soit 28 t environ), 40 dollars ; celui de 40 pieds 80 dollars, voiture et minibus 20 dollars, voiture utilitaire (fourgon, pick-up, camion, camionnette, véhicule frigorifique, benne…) 35 dollars, engins lourds et de génie civile, 70 dollars l’unité, le m3 des hydrocarbures 2 dollars, et également 2 dollars la tonne, pour tout cargo général (sac de ciment, sac de riz, etc.). Hélas.

Même les dernières déclarations du PCA des LMC, Lambert Mende Omalanga, selon lesquelles l’entreprise se serait déjà dotée de 3 navires, sonnent la révolte. Fatshi veut du sérieux. Il veut doter les LMC des navires dont l’exploitation serait également profitable à la SCTP ex-ONATRA, au regard du tirant d’eau dans le port de Matadi.  Voilà plus de 20 ans que l’ex-CMZ ne dispose plus de navire en propre, a déploré le chef de l’Etat lors de la 45 ème réunion du Conseil des ministres, le 18 mars 2022.

En 1975, l’alors CMZ était devenue l’un des plus grands armements d’Afrique  avec une flotte de dix navires parmi lesquels les MV Kasa Vubu-Cargo 11.700 t  le MV KANANGA Cargo- mixte 15.350 t et le MV Lumumba-Cargo 15.000t. Les uns furent vendus, les autres saisis par des créanciers. En 1994,  à la faveur de la conférence internationale sur l’aide que la Belgique pouvait apporter à la RDC, l’ex-PDG belge de l’ONATRA, Honoré Paelinck fit remarquer que “beaucoup de créanciers attendent la moindre occasion de reprise de la compagnie pour lancer de nouveau des saisies”. Ce que refutent certains juristes au regard des actes uniformes de l’OHADA. Depuis le 12 septembre 2014, la L.M.C sarl est devenue SA, une société anonyme unipersonnelle avec Conseil d’administration, en application de l’acte uniforme sur le droit commercial général de l’OHADA. La SNEL SA et la Gécamines SA se sont ainsi débarassées des fonds vautours et d’anciens créanciers qui ont tenté de saisir leurs comptes à l’étranger. 

LMC vs MAERSK, CMA-CGM… Du David contre Goliath

Expert maritime, auteur de “Le guide de la conteneurisation et du transport multimodal”, paru en 2011 aux Éditions Shipping Guides/Ghana, Gabriel MukundaSimbwa n’accorde guère de chance de survie à l’armateur public face aux enjeux internationaux actuels. “Depuis le retrait des armements européens des conférences maritimes, le glas venait de sonner pour les armements africains qui n’ont pas pu faire face à la libre concurrence devant désormais régner dans l’industrie maritime mondiale”, note-t-il. 
Et d’ajouter : “Les armements africains tels que BlackStars du Ghana, CMZ de l’ancien Zaïre (RDC), SITRAM de la Cote d’Ivoire et CAMSHIP du Cameroun ont été liquidés car n’ayant pas été capables de sortir la tête hors de l’eau suite à la concurrence féroce des armements de grandes puissances maritimes sur diverses lignes. Après l’élimination du circuit de l’Afrique, les géants de la conteneurisation se sont jetés sur l’Afrique, comme un fauve sur une proie, pour y asseoir le contrôle et l’exploitation du fret entrant et sortant de l’Afrique”. 

L’expert maritime congolais relève que le commerce international se réalise à 80% par voie maritime. Les biens produits dans certains pays du monde sont transportés à l’aide des navires vers les pays de consommation. D’où tout l’intérêt de la conteneurisation. Plus de 80 % du commerce extérieur de l’Afrique transite par les ports, alors que ce continent ne représente que 5 % du commerce maritime mondial et 2 % du trafic conteneurisé du monde que se partagent des armateurs mondiaux comme MAERSK, CMA-CGM, MSC, PIL, ZIM… GRIMALDI. Les Lignes maritimes congolaises devraient donc se frayer du chemin au milieu de ses mastodontes. La concurrence s’annonce rude pour l’armateur r-dCongolais.

Elles ambitionnent, d’ailleurs, de passer en mode multimodal comme l’Ogefrem. L’on observe quelques remorques frigorifiques estampillés LMC sur la route Matadi-Kinshasa. Après le port en eau profonde de Banana, ramener les LMC en haute mer serait pour Fatshi une opportunité de mettre le cap vers 2023 avec la faveur et la ferveur de l’opinion. 

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