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Exclusif-Projet Corniche : Sakombi rêve d’un petit Dubaï sur la baie de Ngaliema

Kinshasa verra naître bientôt une coquette cité qui va ceinturer le fleuve dans la zone communément appelée “Baie de Ngaliema”.Kinshasa verra naître bientôt une coquette cité qui va ceinturer le fleuve dans la zone communément appelée “Baie de Ngaliema”.

Par Landry Amisi

Photo droits tiers @Une vue de la corniche dans la baie de Ngaliema .

publié le 29 mars 2022 à 17:03:48

Le projet immobilier et d’urbanisation à usage mixte sur une superficie totale de 187 ha a déjà été mûri. Il répond à “un besoin au sein du marché immobilier et celui des infrastructures de la Ville de Kinshasa qui n’exploite pas suffisamment la valeur des vues et la proximité du fleuve Congo, tant pour les espaces publics que pour le développement immobilier.” Le projet Corniche est divisé en quatre Zones. La Zone I qui part de la résidence actuelle de l’ambassadeur de France jusqu’à la clôture du Palais de la Nation. Elle s’étend sur une superficie de 24,56 ha, dont 9,02 ha sur la terre ferme et 15,54 ha à gagner sur le fleuve. Il y sera érigé un restaurant, des commerces, des logements collectifs et des maisons individuelles. La Zone II s’étend du Palais de la Nation à l’embouchure de la rivière Gombe sur une superficie de 33,07 ha, dont 11,80 ha sur la terre ferme et 21,07 à gagner sur le fleuve. Il y sera construit un restaurant, des commerces, un hôtel et des logements collectifs. La Zone III, la plus importante de toutes, va de la rivière Gombe au chantier naval de Chanimétal au niveau de la baie de Ngaliema sur une superficie de 77,79 ha, dont 67,86 ha sur la terre ferme et 9,93 ha à gagner sur le fleuve. Elle comprendra des bureaux, un restaurant, des commerces, un hôtel, un River Club, des logements collectifs, des maisons individuelles, un parc thématique (45 000 m2) et un théâtre. Enfin, la Zone IV s’étend du chantier naval de Chanimétal jusqu’au collecteur situé au Mont Ngaliema, soit une superficie de 52,23 ha, dont 24,71 ha sur la terre ferme et 27,52 ha à gagner sur le fleuve. Elle comprendra des bureaux, un restaurant, des commerces, un hôtel, des logements collectifs, culturel et éducationnel, un centre culturel.

Le documentaire de présentation du projet précise que 60 % des terres aménagées revenant à la partie privée seront mises à la disposition des promoteurs immobiliers, locaux et internationaux. En revanche, 40 % des terres seront directement exploitées par le Groupe Starstone en RDC, et ce, conformément au cahier des charges et aux plans architecturaux élaborés. D’après le rapport établi par la Commission d’experts des ministères et administrations concernés, il a été fait état de l’existence des espaces couverts par des titres de propriété ou faisant l’objet des prétentions des tiers. Expropriation en règle, Il apparaît dès lors nécessaire d’amorcer la procédure d’expropriation préalable pour cause d’utilité publique. Le promoteur est disposé à prendre en charge les frais d’indemnisation compte tenu de l’importance des investissements consentis. Sur le plan fiscal, il a été convenu que ce projet puisse bénéficier du régime des Zones économiques spéciales (ZES). Dans le cadre de ce partenariat public-privé, l’État congolais va bénéficier des 20 % de l’ensemble des terrains aménagés.

Sakombi Molendo et Pius Muabilu en première ligne

L’administration Tshisekedi a repris à son compte ce projet immobilier qui s’étend sur une surface équivalent à 65% de la commune de Lingwala ou de Kintambo. Le ministre des Affaires foncières, Aimé Molendo Sakombi a déjà remis au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, le projet Corniche revu et corrigé. Depuis, le ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme & Habitat, Pius Muabilu Mbayo et son collègue des Affaires foncières, Sakombi Molendo font régulièrement le déplacement de Dubaï où ils sont en pourparlers avec la firme EMAAR PROPERTIES, un des majors dans les méga-projets infrastructurels. L’année passée, ils étaient à Brazzaville. Ils se sont rendus compte du modèle brazzavillois. Les deux Warriors sont à un pas de réussir leur challenge. Malheureusement, des mauvaises langues ciblent le patron des Affaires foncières pour tenter de le dissuader. Le voleur qui veut crier au voleur. Droit dans ses bottes, Molendo poursuit sa mission jusqu’à l’aboutissement du projet.

Le coup de gueule de Sama Lukonde

Dans une lettre datée du 07 janvier 2022 adressée au ministre des Affaires foncières, le Premier ministre déplore le fait que “les constructions anarchiques se poursuivent malgré l’interdiction. “…les informations en ma possession attestent que, passant outre, d’une part, le communiqué que vous signez avec le ministre d’État, ministre de l’Urbanisme et Habitat, et d’autre part, votre lettre numéro 503/CAB/MIN/AFF.FONC/ASM/AK/jmm/2021 du 10 novembre 2021 relative à l’arrêt des travaux dans la zone appelée “Baie de Ngaliema”, des constructions anarchiques sont toujours en cours d’exécution sur ce site”.

Face cette situation anarchique, le chef du gouvernement demande au commandant de la Garde républicaine et au chef de la police de Kinshasa, de prendre toutes les dispositions idoines pour rétablir l’autorité de l’État. “En outre, je demande à Monsieur le gouverneur de la ville de Kinshasa qui met lit également en copie, de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour procéder à la démolition des constructions illicitement érigées sur le site concerné. Il convient de retenir que toutes ces opérations se feront sous ma surveillance”, a insisté Sama Lukonde.

Au départ, la Banque mondiale était présente

Protéger avec rigueur toutes les zones des lits majeurs des rivières et du fleuve Congo constitue la principale recommandation d’une étude type NBS (Nature based solution), financée par la Banque mondiale, dans le cadre du projet Kin Elenda, sur les réponses à apporter aux problèmes environnementaux de la ville de Kinshasa dont les érosions, les inondations et la pollution de l’air. La baie de Ngaliema est particulièrement mise en exergue. 

Ainsi, d’ici 2027, le contrat de concession n°E307 portant sur la parcelle n°10612 au profit de la société UTEXAFRICA sera nul et non avenu. De même,  le contrat de servitude foncière n°001 du 12/08/2017  signée également entre la dite société et l’Etat rdcongolais sur la parcelle n°41.072 arrive à échéance dans 20 ans, en 2042, et en 2045, il en sera ainsi du contrat E 295  portant sur la parcelle n°17.835 où la société UTEXAFRICA développe un projet de réserve de “biosphère de la baie de Ngaliema. Cette partie de la ville de Kinshasa, que l’on appelle aussi corniche, fait partie de l’emprise inondable naturelle, d’une part, du fleuve Congo, et d’autre part, de la rivière Makelele qui a pour émissaire la rivière Basoko. Elle regorge des espaces réputés non aedificandi, en clair interdits à la construction. Mais cette zone ne pourrait donc plus faire office de tampon naturel en cas d’une imperméabilisation due à des constructions ou par la création d’ouvrages comme des remblais sur digues. Des projets du genre existent pourtant. Et, ici, le risque d’inondation sur d’autres zones limitrophes, celles déjà construites en pourtour du fleuve est à considérer comme un risque majeur d’autant plus que les eaux finissent toujours par se frayer un chemin. Pour ce, les experts des Affaires foncières mettent en exergue le projet “Cité du fleuve” qui est caractéristique de ces problèmes d’imperméabilisation de la zone de crue du fleuve avec  le report d’inondation vers Kingabwa, ses villages de pêcheurs et dans la zone même de l’emprise de la Cité du Fleuve qui, annuellement, pendant plusieurs semaines, est actuellement sous eaux.

Dans 20 ans, UTEXAFRICA va rendre ses concessions à l’Etat

Dans la baie de Ngaliema, la rivière Gombe a subi une urbanisation anarchique de ses berges, quoique dénoncée depuis 2006 et reprise dans le répertoire des sites occupés anarchiquement dans la ville de Kinshasa établi par voie d’arrêté ministériel n°006/CAB/MIN/AFF.F/2006 du 7/01/2006, la bande de terre longeant la concession UTEXAFRICA, le long de la rivière Gombe, a davantage accueilli des constructions si bien que le curage de la Gombe au moyen des engins n’est guère possible à ce jour. Par ailleurs, entre le pont Dag Hammarskjöld et le fleuve Congo, la rivière basoko sort régulièrement de son lit en modifiant fréquemment son tracé si bien que les Affaires foncières ont dû délivrer un certificat d’enregistrement au profit de la firme TEXAF (parcelle n°24.962)  afin de préserver les berges de la rivière. Toutefois, un second impact de l’imperméabilisation de cette zone est le risque réel du report des dommages vers le lit de la rivière Makelele déjà fortement perturbé par son urbanisation en pourtour  et qui par ensablement ne pourra plus drainer les eaux en amont avec un risque important de report des inondations dans les quartiers fortement habités du bassin versant et même d’une partie du camp militaire Kokolo à travers la rivière Basoko, voire un risque très réel d’endommager la structure et les fondations du pont Dag Hammarskjöld  qui pourrait s’effondrer paralysant ainsi la circulation entre le centre-ville et tout le pan Ouest de la capitale kinoise. 

En avril 2018, l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT, organisme public, donc de l’État) comptait construire des logements collectifs et des restaurants le long du fleuve Congo. L’ACGT a dit avoir déjà entamé, 24 heures plus tôt,  les «premiers échanges» avec l’entreprise Startones pour «la concrétisation du projet de construction de La Corniche» le long du fleuve Congo. Il y sera érigé des hôtels, des restaurants, des commerces, des centres culturels, des logements collectifs. Charles Médard Ilunga, le directeur général de l’ACGT, a déclaré ceci : “C’est un des rares projets que la RDC peut avoir. Aujourd’hui, il y a une très faible visibilité le long du côté du fleuve. Ce projet de Corniche est un grand projet avec des équipements immobiliers et mobiliers”. Une équipe technique est censée être déjà sur le terrain pour compléter les études déjà réalisées. Toutefois, le projet n’est pas sans susciter polémique. Les experts des Affaires foncières estiment que le projet infrastructurel sur la baie de Ngaliema correspond aux dispositions prises par l’exécutif provincial dans le cadre de son Plan particulier d’aménagement (PPA) de la partie nord de la ville de Kinshasa et du Schéma d’orientation stratégique de l’agglomération kinoise (SOSAK) approuvée par l’Assemblée provinciale de Kinshasa.

Pour rappel, le SOSAK, commandé par le gouvernement provincial de Kinshasa, a été financé par l’Agence française de développement (AFD). Remis à l’autorité urbaine en août 2014, ce document a fait l’objet de l’Édit provincial n°004/2015 du 11 août 2015 portant approbation du Schéma d’orientation stratégique de l’agglomération kinoise et du Plan particulier d’aménagement de la zone nord de la ville. Dans un communiqué officiel n°SC/0008/BGV/ GPK/AFF.F.AGRI.DR/SMI/2018 daté du 11 juin 2018 et signé par André Kimbuta Yango, alors gouverneur de Kinshasa, il était porté  à la connaissance du public que le Projet d’aménagement de la Corniche de Kinshasa a été adopté et approuvé par décision du Conseil des ministres du 8 mai 2018. Par conséquent, l’autorité urbaine invitait “quiconque aurait des prétentions de propriété sur les espaces se trouvant dans le périmètre de réalisation de ce projet à se présenter muni des titres justifiant lesdites prétentions au cabinet du ministre provincial des Affaires foncières, de l’Agriculture et du Développement rural, sis au 3è étage de l’Hôtel du gouvernement provincial, pour identification dans les 72 heures qui suivent la diffusion du présent communiqué”.

Dans la version du projet présenté par l’ACGT et l’Hôtel de ville du temps de Kimbuta, le développeur du projet était la firme STARSTONE. Et le coût initial du projet immobilier sur la corniche de Kinshasa, soit 187 ha, était de plus de 1.5 milliards de dollars. Les travaux de construction des digues pour les quatre Zones vont coûter 95 276 864 dollars ; tandis que les travaux de construction des remblais, 73.204. 040 dollars. Par ailleurs, les travaux des voiries, des réseaux et de drainage sont estimés à 255.460.784 dollars. Coût global des travaux : 423 941 488 dollars. En ce qui concerne les travaux de construction des bâtiments sur les 40 % des terrains à développer directement par Startone, l’investissement est évalué à 880.520.070 dollars. Sans doute que le projet devra être présenté au Conseil des ministres, et probablement débattu dans l’une ou l’autre Chambre du Parlement.

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