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OGEFREM : l’intersyndicale appelle Chérubin Okende à rapporter sa décision suspendant le contrat de Golden Jiangu Coast

L’intersyndicale nationale de l’OGEFREM est montée au créneau pour dénoncer la suspension du contrat liant leur entreprise à la firme chinoise Golden Jiangu Coast.

Par Kokolo Jean

publié le 28 février 2022 à 18:46:35

A travers une lettre adressée au ministre des Transports le 22 février 2022, elle fustige les décisions prises par Chérubin Okende Senga, via ses différentes correspondances adressées aux gestionnaires de l’entreprise. L’intersyndicale de l’OGEFREM relève d’abord que toutes ces correspondances violent l’esprit et la lettre du Décret 09/63 du 03/12/2009 fixant les statuts de l’OGEFREM, comme Établissement public, notamment en ses articles 4, 5 et 32.

Au sujet des correspondances relatives à la suspension de contrat particulier entre l’OGEFREM et ses mandataires, l’intersyndicale nationale fait remarquer au ministre des Transports que “les négociations et les conclusions de mandat spécial relèvent de la mission dévolue à l’OGEFREM (article 4 et 5 des statuts). Et toute rupture du contrat est suspendue à l’accord entre les deux parties, après évaluation dûment faite. Tél fut le cas du contrat entre OGEFREM et African Union Cargo Namibia, conclu en date du 27 juillet 2018 et rompu en fin février 2021”.

Ainsi, l’ntersyndicale alerte déjà sur les conséquences des décisions du ministre de tutelle sur la survie même de l’entreprise. A titre illustratif, la société de droit chinois Golden Jiangu Coast a d’ores et déjà traduit l’OGEFREM en justice et lui réclame 300 millions de dommages et intérêts. La firme chinoise menace de faire confisquer les comptes bancaires de l’OGEFREM à l’étranger.

“Vos correspondances ci-haut évoquées n’ont pas suivi cette procédure réglementaire et ont comme conséquences les poursuites judiciaires à l’encontre de l’OGEFREM, qui vont certes se solder par des amendes importantes à titre des dommages et intérêts. Permettez-nous de porter à votre connaissance qu’à ce jour, l’OGEFREM est traduit en justice par la société Golden Jiangu Coast. Excellence, Monsieur le ministre, permettez à l’intersyndicale nationale de s’intérroger sur les motivations qui sous-tendent votre décision de suspension, de déconnexion et de la résiliation des contrats spéciaux qui rapportent à l’Office plus de 60% de ses recettes en cette période où l’OGEFREM s’est lancé dans la maximisation des recettes”, a-t-elle déploré.

Pour l’intersyndicale nationale de l’OGEFREM, “la suspension et la déconnexion préalable à la résiliation des dits contrats tel que décidé par votre autorité entraineraient des conséquences ci-après” :

  1. La non-atteinte des assignations contenues dans le programme annuel de l’OGEFREM, car ces deux mandataires participent à concurrence de plus de 60% dans la réalisation des recettes de l’Office ;
  2. La modicité des moyens de fonctionnement normal de l’Office, avec comme corollaire la réduction des frais de fonctionnement et le rebondissements des non-paiements et arriérés des salaires et autres avantages dus au personnel et le non-paiement des droits dus à l’État, à travers les impôts et taxes ;
  3. Les risques des poursuites judiciaires assorties de dommages et intérêts importants susceptibles d’asphyxier l’Office.

Ainsi pour la protection de l’outil de production et la sécurisation de la carrière des travailleurs, l’intersyndicale de l’OGEFREM demande au ministre Chérubin Okende de “rapporter les décisions relatives à la suspension, à la déconnexion et à la résiliation des contrats de mandat spécial”. Elle recommande, par ailleurs, au numéro 1 des Transports de jouer son rôle d’accompagnateur mais “d’éviter surtout de prendre des décisions d’ingérence dans la gestion quotidienne de l’Office (Art.29 des Statuts), jusqu’à présider, à titre illustratif, une réunion du comité des directions, organe technique de gestion quotidienne de l’Office de gestion du frêt multimodal”, a-t-elle conclu, se disant au même moment ouverte au dialogue social et dévouée à la cause sociale des agents et cadres de cette entreprise publique.

La paix sociale exigée

Depuis la mise à l’écart de Patient Sayiba, le personnel de l’Office de gestion du frêt multimodal (OGEFREM) se félicite du nouveau leadership de l’entreprise, incarné par le directeur dénéral ai, Olivier Manzila Mutala.

Aux yeux des agents, le nouveau manager répond fidèlement à la vision du chef de l’État à travers “Le Peuple d’abord et l’État de droit”, par sa gestion managériale basée sur la discipline du travail, l’amour du prochain et le respect des textes légaux et réglementaires. En plus, il fait de l’amélioration des conditions sociales et salariales des travailleurs, son cheval de bataille. Malheureusement, craignent-ils, cette embellie risque de connaitre un sacré coup avec l’ingérence intempestive du ministre de tutelle, Chérubin Okende dans la gestion courante de l’entreprise. Depuis un temps, le patron des Transports a pris un certain nombre d’initiatives et décisions qui vont à l’encontre du bon fonctionnement de l’entreprise et des intérêts vitaux de l’OGEFREM. D’ailleurs, les syndicalistes sont vent debout contre ce qu’ils qualifient de dérives du ministre des Transports, accusé, à haute voix, de compromettre la paix sociale et la survie même de l’entreprise, à cause de ses mesures cavalières et irrégulières.

Primo, sur le plan administratif, la délégation syndicale locale de l’OGEFREM Boma et Muanda, dans sa correspondance du 22 février 2022, et signée par son président, Jean-Claude Bikuama Boy a exprimé sa vive indignation suite à l’injonction du ministre Chérubin Okende Senga faite au Conseil d’administration de l’Office hors délai règlementaire, sur les sanctions disciplinaires visant les agents fautifs. Elle pointe notamment le non-respect par le ministre de tutelle des textes légaux et conventionnels, plus précisément l’article 32 des Statuts de l’OGEFREM en rapport avec les réunions du Conseil d’administration.

“Concernant la mise en place sollicitée par le Conseil d’administration, la délégation syndicale locale de Boma et Muanda se dit très inquiète par la manière de faire de votre Excellence. (…) Est-il concevable et logique d’attribuer la gestion d’une quelconque structure à un manager, tout en lui refusant la possibilité de traduire sa vision en action sur le terrain ?”, s’interroge le syndicaliste Jean-Claude Bikuama, qui renchérit :
“Lorsque votre Excellence estime qu’un aménagement ne soit possible qu’aux bureaux du président du Conseil d’administration et du directeur général, c’est comme si les compétences ne peuvent pas provenir des entités ou vice-versa. Il va sans dire que les décisions de votre Excellence, Monsieur le ministre des Transports, paralysent et menacent la survie de l’OGEFREM pour des intérêts que nous ignorons”, a-t-il martelé.

En outre, la délégation syndicale locale de Boma et Muanda ne s’explique pas que le ministre de tutelle fasse opposition aux mesures disciplinaires prises par le Conseil d’administration à l’issue d’une réunion à laquelle son propre délégué a participé et que cette opposition se fasse hors délai statutaire. “La délégation syndicale locale de Boma et Muanda estime que pareille décision peut être attaquée devant le Conseil d’État pour illégalité, au risque de devenir une jurisprudence malheureuse consacrant l’inauguration de l’impunité pour tous les cadres de commandement de l’OGEFREM qui, désormais, ne seront plus inquiétés par n’importe quelle convocation d’une commission de discipline de quelque nature que ce soit instituée par le Conseil d’administration. Aucun ministre des Transports avant vous, Votre Excellence, n’avait mis en place pareille initiative, parce qu’ils étaient tous des patriotes et républicains”, fait-elle remarquer à Chérubin Okende Senga.

Et de trois, ces syndicalistes locaux de l’OGEFREM évoquent également le cas de l’ancien cadre de l’entreprise, Jean-Cyrus Mirindi Batumike, licencié récemment sur décision du Conseil d’administration, et qui continue de passer devant certains médias sous le label de “directeur à l’OGEFREM”. En effet, après avoir bénéficié de deux grades, passant de chef de service à celui de sous-directeur, et perçu plus de 11.000$ de frais de mutation, ce dernier a refusé de se rendre dans la ville de Kindu, son nouveau lieu d’affectation, prétextant respecter les instructions d’un Conseil des ministres de qu’il ne dépend nullement. Tous les agents et cadres concernés par les mises en place dont question, ont obtempéré aux décisions du Conseil d’administration, à l’exception de Mirindi et un autre agent qui, lui a déjà été licencié, pour refus d’obtempérer depuis très longtemps.

Jean-Cyrus Mirindi a donc selon des sources fiables, bénéficié de 17 mois des salaires après sa mutation et promotion, sans prester ! A se demander les raisons du laxisme du Conseil d’Administration face à pareil cas. On apprend même que Monsieur Mirindi est en train de remuer ciel et terre pour faire changer la décision du Conseil d’administration auprès du ministre Cherubin Okende. La question de savoir à quel prix ce dernier arrive-t-il à acheter les autorités du pays ?

Et enfin, les délégués syndicaux locaux de Boma et Muanda exhortent le ministre de Chérubin Okende Senga de rapporter ses correspondances qui, selon elle, violent les statuts de l’OGEFREM. Pour eux, ces décisions sont illégales et arbitraires, et n’ont aucune base juridique. “L’annulation de ces décisions maintiendrait la paix sociale à l’OGEFREM mais aussi préserverait votre image personnelle d’homme d’État”, ont-ils conseillé.

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