La colère est visible dans le chef de la population, à la suite de cette rupture d’un câble aérien à haute tension qui a occasionné mercredi une vengtaine de morts au marché Matadi Kibala.

Le sentiment de déception se dégage jeudi face à l’abandon du pouvoir public, ont constaté les reporters d’Ouragan.cd sur le terrain. Et quant à la Société nationale de d’électricité, SNEL, elle présente dans un communiqué ses condoléances aux familles des victimes.

Selon la direction de l’entreprise, la foudre serait donc à la base de la rupture du câble qui a causé l’accident. Version des faits, du reste rejetée par la population et les usagers qui rétorquent que les câbles de la SNEL étaient vétustes. La pluie de mercredi 22 février 2022 n’était accompagnée d’aucun coup de foudre. “Les condoléances ne suffisent pas pour sécher nos larmes. Il fallait prévenir cette situation macabre et anticiper … .Voilà que j’ai perdu ma tante. Je déplorais cette situation et voilà… “, lâche une étudiante inconsolable les mains sur la tête. C’est un drame de trop en République démocratique du Congo qui pouvait être évité si le gouvernement avait pris des dispositions idoines. C’est ce mot qui revient sous forme d’un refrain de la part des usagers de cette route embouteillée qui se plaignaient à chaque fois à la vue de ces câbles électriques à proximité des habitants. Et dire que depuis janvier, le chef de l’Etat avait demandé lors du 35ème Conseil de ministres la délocalisation du marché public de Matadi Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula. Le site est situé dans la servitude des lignes transportant le courant électrique à haute tension. Voilà que la catastrophe arrive, quelques jours après. A haute voix, l’opinion réclame des sanctions contre les auteurs de cette passivité.

Une vingtaine de personnes ont péri mercredi aux premières heures sous la pluie au marché Matadi Kibala. Un câble du courant électrique a cédé et les a malheureusement surpris dans leurs marchandages. Parmi les victimes, on compte de nombreuses mamans vendeuses. Des braves femmes qui exposaient leurs produits très tôt.

Fiston Ilangi Ndeke, urbaniste congolais et analyste urbain, a réagi sur Facebook après ce drame survenu à Matadi Kibala. “Quelques fois, les conséquences corrigent mieux que les conseils. Or les prescriptions urbanistiques interdisent l’occupation de cette emprise de haute tension mais la population fait toujours semblant d’ignorer cela”, a déploré l’orateur. Avant de renchérir, “Ici, je fais appel à l’arrêté interministériel n°0021 du 29 octobre 1993 portant application de la réclamation sur les servitudes en ses articles 1 et 2 qui sont d’ailleurs très lucides. Or, cette zone est même frappée d’une servitude non aedificandi… mais hélas”. Cette tragédie n’est pas la première dans la ville province de Kinshasa. Une situation pareille s’était déjà produite sur l’avenue Nkana au quartier Mombele dans la commune de Limete. Et dire que plusieurs câbles aériens, haute et moyenne tension, sont suspendus au dessus de plusieurs quartiers à travers la ville de Kinshasa. Le danger est permanent. Et ceux qui jonchent les abords des avenues de la ville de Kinshasa. La grande question qui demeure sans réponse, c’est le dédommagement. Qui va dédommager ces familles ? L’Etat congolais est-il prêt à réparer les dégâts causés ?

L’ange de la mort a visité la RDC avec la perte de plusieurs personnes. Un mercredi noir qui a occasionné aussi 6 morts et plusieurs blessés graves dans un accident de circulation à N’Sele. Un jour avant, une cinquantaine de déplacés ont été tués en Ituri à la suite d’une incursion des miliciens CODECO. Sans compter que plus de 20 personnes ont perdu la vie dans un accident de circulation le mardi 01 février à Bitabe dans la commune de N’Djili à Kinshasa. Un camion a ramassé un minibus de marque Mercedes 207.