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Fatshi-Kabund : en cas de séparation…

La base tend à se disloquer. Si certains combattants compatissent avec le président ad intérim de l’UDPS, beaucoup d’entr’eux dont la majorité des Wewas ont déjà pris position en faveur du président de la République, Félix Tshisekedi.

Par Jeanric Umande

publié le 16 janvier 2022 à 11:40:36

Décidément, le parti présidentiel est en voie d’éclatement. Depuis quelques temps, des voix s’élèvent pour dénoncer un activisme politique “de trop” dans le chef du président intérimaire du parti. Certains lui reprocheraient même d’entretenir en coulisses des formations politiques propres à lui en prévision de la présidentielle de 2023 (si et seulement si l’élection venait à être organisée dans le délai requis). Kabund aurait pris une longueur d’avance sur son chef qui lui, se contenterait de la vieille UDPS, en voie de décomposition. L’homme (Kabund) serait bien positionné pour sa survie politique prochaine. Partis politiques propres ou alimentaires, tous les coups sont permis pourvu que le rendez-vous électoral se materialise en sa faveur.

Les deux hommes (Félix et Jean-Marc) sont dorénavant sur le point de divorcer politiquement. Le clash de mercredi soir qui a conduit environ 50 éléments de la garde républicaine faire le ménage à la résidence de Jean-Marc Kabund à Kingabwa est loin de passer sans soulever des vagues. Déjà, dans la journée de samedi 15 janvier 2022, des groupes constitués des militants du parti ont donné les nouvelles couleurs de la crise à Limete, au siège national de l’UDPS. “Kabund dégage”, peut-on désormais lire sur l’édifice symbole de la lutte du parti de Tshisekedi.

Kingabwa transformé en site historique de la résistance

Le président intérimaire de l’UDPS, du moins, celui qui le dirige encore dans les heures actuelles en attendant le déroulé des décisions courageuses que pourrait annoncer Jean-Marc Kabund à la base du parti et à la nation toute entière, l’homme se caractérise par une sérénité qui cache bien de surprises. Il serait prêt à lâcher tout pour se tailler une meilleure posture politique, loin des querelles de Palais. Ses premiers mots (tweets) ont été révélateurs et son obstination à ne point reculer fonde toutes les curiosités. Tel un couperet, le tweet historique de Kabund fera date. Il vient de prouver que le 1er VP de l’Assemblée nationale était bel et bien le puissant acteur du pouvoir Tshisekedi. Les visites de compassion qui se sont enchaînées à sa résidence principale de Kingabwa en disent long. D’abord, les supplications de Christophe Mboso Nkodia Pwanga, président de l’Assemblée nationale accompagné d’un bon nombre de ses collègues pour tenter de faire reculer le”maître nageur”. Ensuite, plusieurs députés, y compris ceux de Beni, plusieurs personnalités politiques et de nombreux dignitaires du grand Kasaï. Même si la sortie médiatique du député provincial de Kinshasa, Peter Kazadi est venue officialiser la crise interne à la fois au sein de l’UDPS et dans le système politique du régime de Félix Tshisekedi (des députés pour le remplacer ne manquent pas), la secousse du départ annoncé de Kabund continue de charrier des effets dévastateurs au sein même du régime. Une probable démission de l’homme au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale n’est pas loin de susciter une tendance à la recomposition du bureau de la Chambre basse du Parlement. La tête de Christophe Mboso devenu l’homme à tout faire du système avec une influence politique réelle dans le système Tshisekedi pourrait être exigée, car le président de la République ne fait qu’enregistrer des adhésions politiques dans sa cour. Plusieurs caciques anciennement du FCC (Front commun pour le Congo) multiplient des démonstrations de charme auprès de Félix Tshisekedi pour occuper tous les postes de souveraineté sous le prétexte qu’ils vont lui garantir une réélection en 2023. Dans cette combine, ils lorgnent tous les postes clés du régime : présidence de l’Assemblée nationale, Primature, conseillers spéciaux, etc. De quoi inquiéter les vrais tenants du pouvoir. Car il s’agirait de se débarrasser de certaines têtes de la diaspora pour les meubler par des durs FCC. Ça ne passe pas à l’UDPS.

Des tractations seraient très accélérées. En cas de confirmation par un courrier de Kabund sur sa probable démission du bureau de l’Assemblée nationale, un plan de son remplacement est déjà concocté et mûri. C’est ici que les perspectives électorales réveillent le chef de l’État pour désormais s’entourer d’une forte équipe stratégique pour la préparation de sa campagne. Or, les tshisekedistes ayant pour la plupart montré leurs limites dans la gestion des affaires de l’État, le président pourrait ne plus avoir d’autres choix que d’aligner les meilleurs attaquants. Lumanu, Boshab, Mende,…sont constamment cités. (Ils ont tourné casaque). Et bien d’autres qui oeuvreraient nuitamment pour courtiser le pouvoir.

Guerre de succession à l’UDPS…

Longtemps critiqués pour la faiblesse de leur gestion de la base du parti, Jean-Marc Kabund (président a.i) et Augustin Kabuya Tshilumba (secrétaire général) sont tous les deux poussés vers la porte. “Ils se sont suffisamment servis”, se murmure-t-on dans les faubourgs du parti. Plusieurs hauts cadres compétents, dit-on, seraient sur le point de se voir confier des responsabilités au sein du parti pendant que d’autres voix exigent encore et toujours la restructuration de l’UDPS à la suite d’un congrès en bonne et dûe forme. La question que certains stratèges du parti se posent consiste à savoir quelle serait la priorité politique du président en ce moment. Faut-il ouvrir le congrès avec toutes les implications qui vont avec ou tout simplement se limiter à une mise en place rapide, question de stabiliser le régime avant les prochaines échéances électorales. Le moment est crucial, il faut vite décider. Pas trop tôt, pas trop tard.

Kabund incarnait aussi l’actuelle majorité (Union sacrée)

Le chambardement que pourrait créer le départ de Jean-Marc Kabund se fera certainement sentir à l’Union sacrée où il était (il est encore), le principal interlocuteur et coordonnateur. Son mérite est d’avoir embarqué une ribambelle de députés FCC et de les avoir fidélisés pour le chef de l’État. Les démissions en cascade de Kabund de l’Assemblée, du parti et de l’Union sacrée pourraient impacter la solidité de cette majorité et peut-être même jusqu’à l’affaiblir en pratique. Tout sera fonction de l’attitude politique de Kabund et du chef de l’État. Si le premier choisit de faire son chemin, loin de l’Union sacrée, il y aura fort à craindre une probable requalification. Étant donné que Kabund les avait familiarisés au régime, en dépit de leurs nombreuses tares. Kabund était aussi ce bagarreur capable de rassurer et de bousculer le pouvoir pour résoudre les petits problèmes des députés qui avaient été faits transhumer du FCC à l’Union sacrée. Et si Kabund s’est sérieusement préparé, comme le prétendent certains analystes, il réussira à mobiliser pour sa nouvelle destinée politique quelques fidèles et amis députés, ce qui va certainement égratigner l’actuelle majorité et pourquoi pas, lui faire perdre son statut politique vis-à-vis du FCC.

D’autre part, si le président de la République joue bien sa carte, il pourrait trouver un bien meilleur Joker pour remplacer Kabund à la coordination de l’Union sacrée. Car, compter sur Mboso ne fera qu’affaiblir ladite majorité. Les actes de gestion de l’actuel speaker de l’Assemblée nationale ne rassureraient pas beaucoup à l’UDPS, même si le vieux mobutiste est apprécié pour sa fidélité aux injonctions stratégiques. Donc, Tshisekedi devra trouver un oiseau rare capable de fédérer une Union sacrée hétéroclite où tous les coups sont permis. Un peu à la manière d’une boîte à crabes, l’Union sacrée rassemble ou regroupe des ex-FCC, des membres du MLC, des cadres d’Ensemble, de l’UDPS et des partis alliés à l’UDPS. Or, chaque groupuscule comporte ses frustrations et ses soucis mal gérés. Dans ce contexte, qui placer à la coordination de l’Union ? Des noms sont cités. Et des candidats ne manquent pas.

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