Ces entourloupettes se font remarquer dans le changement de la mission d’évaluation et d’accompagnement du CIJF en mission d’audit et de l’ingérence du CIJF dans la désignation du personnel du Comité national des Jeux de la Francophonie (CNJF). L’équipe d’Ouragan.cd est descendue sur le terrain avec à la clé des interrogations sur la lourdeur constatée dans les préparatifs de ces Jeux de Kinshasa. En dépit de la volonté politique des autorités congolaises, il est clair que la machine est grippée au niveau de l’Etat-major de ces Jeux. Même si les têtes tombent, mais en soit, les préparatifs ne semblent pas avancer. Les Kinois même ne s’approprient plus ces Jeux. Dans le milieu culturel, la tenue de ces Jeux devient un miracle.

L’opinion nationale interpelle l’IGF. Alingete doit se pencher sur le dossier Francophonie. “Nani alie mbongo ya construction ya ba ndeko ya Francophonie” (ndlr qui a détourné l’argent de la construction du site d’hébergement de la francophonie ?) , hurle une vendeuse de pain, la quarantaine révolue, après avoir vu un décor d’inachèvement une fois les tôles décollés lors d’une pluie diluvienne aux alentours du stade Tata Raphaël.

Les préparatifs de Jeux n’avancent pas

Depuis plusieurs mois, l’opinion nationale se demande sur ce qui bloque réellement le décollage des travaux de construction du village d’hébergement (élément principal pour un signal fort sur les avancées dans les préparatifs). En effet, sans exactement comprendre les raisons fondamentales qui ont motivé le déplacement du site d’hébergement, tout le monde a constaté la délocalisation de la Foire internationale de Kinshasa (FIKIN) au stade Tata Raphaël. Dans ce flou, l’on comprend vite que cela a profité aux intérêts égoïstes et obscurantistes de certaines personnes. Mais la situation commence à se clarifier petit à petit et ressemble à une série policière.

D’après certaines fuites d’information, sur les 21 marchés lancés sous la présidence de Monsieur Didier Tshiyoyo, deux entreprises sortiraient du lot et se font remarquer distances des autres. Il s’agit des entreprises JANAMAPA Sarl et Compagnie Générale de Construction «CGC» Sarlu. Les deux auraient remporté respectivement le marché sur les travaux de construction de l’hébergement (12 bâtiments R+7 et VRD) à 112.995.315,00 $ et celui sur les travaux de construction d’un Gymnase jumelé de basketball à 18.774.377,18 $. Le total de ces deux marchés dépasse la moitié des autres interventions. Mais hélas, ces entreprises sont dirigées par des Libanais et comme par enchantement, la directrice du CIJF est aussi Libanaise. Est-ce une coïncidence ou un favoritisme ? Seul l’avenir nous en dira plus.

Et maintenant que les nouvelles autorités du CNJF décident de revoir tous ces contrats, d’après les informations en notre possession, il semblerait que Madame Zeina Mina cherche d’autres alternatives pour l’hébergement. Revanche ou triste sort pour la RDC ? Ou alors c’est une stratégie de mettre le chaos pour que tous perdent.

En plus, deux missions d’évaluation et d’accompagnement ont été programmées dont l’une du 15 au 20 novembre 2021 et l’autre du 25 au novembre au 04 décembre 2021. Ces missions se sont transformées en des vacances payées par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) puisque messieurs Sory Diabaté (expert technique FIFA) et Ralph Mouchbahani (expert sportif CIJF : encore un Libanais d’origine) sont venus le week-end d’avant (soit le 13 et le 14 novembre) pour repartir le lundi soir 15 novembre. On se demande si réellement ils ont pu finir ce pourquoi ils étaient venus faire à Kinshasa ? Surtout depuis un temps, les conférences de presse ne se tiennent plus pour permettre aux journalistes de suivre régulièrement les avancées des travaux.

Inquiétudes et confusion de rôle

D’après certains témoignages recueillis dans les couloirs de ces préparatifs CNJF, l’infatigable Zeina Mina (qui est à sa première édition comme directrice du CIJF) se permet même de s’immiscer dans le choix du personnel du CNJF en donnant ses avis et en influençant certains choix, au point de se substituer aux responsables locaux. Et cerise sur le gâteau : la société de gardiennage “DELTA” dont les services sont loués par le CNJF pour la garde des locaux est aussi libanaise. Il est difficile de croire que ce n’est qu’une pile de coïncidences. Il est aussi difficile de croire que le non avancement du dossier des IXès Jeux de la Francophonie Kinshasa 2022 soit seulement lié à la RDC.

Dans tous les salons huppés, les opérateurs culturels ne cachent plus leurs inquiétudes quant à l’avenir de ces Jeux de Kinshasa. Ils doutent même de discours politiques et autres rencontres de haut niveau autour de ces Jeux. C’est l’occasion pour les autorités du pays de saisir la balle au bond, celles du CNJF de reprendre les choses en mains et de rappeler aux missions du CIJF les objectifs auxquels ses délégués sont appelés à s’atteler. Il est question ici de prendre une option définitive sur l’hébergement, afin d’empêcher ces pirouettes lugubres et abjectes.

A l’OIF, il est plus qu’urgent de remettre de l’ordre dans la désignation des animateurs du CIJF. D’ailleurs, les observateurs avertis estiment que du temps de SERY BA (ancien directeur du CIJF), il n’y aurait pas eu de scandale pareil et un tel blocage systématique. Toutefois, certains Congolais restent toujours positifs sur l’organisation des IXès Jeux de la Francophonie à Kinshasa en 2022 aux dates prévues (du 19 au 28 août 2022). N’en déplaise aux fossoyeurs et ennemis de la nation. “A cet effet, notre fierté patriotique est mise en jeu. Août 2022 n’est plus loin”, a prévenu un artiste musicien.