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Portrait : Katumbi, la légende vivante

Héros d’un parcours sans faute, Moïse Katumbi est une personnalité célèbre et héroïque qui a obtenu une notoriété grâce à ses réalisations tant dans l’entrepreneuriat aussi bien que dans le microcosme politique.

Par Patrick Mputu

publié le 27 décembre 2021 à 22:02:04

C’est un modèle de l’humilité qui s’est hissé au rang des légendes de la République. Né le 28 décembre 1964 à Kashobwe, Moïse Katumbi Chapwe est un homme politique congolais très populaire. Il est le leader du parti Ensemble pour la République (ER). Sa plateforme apporte au président Félix Tshisekedi, plusieurs députés nationaux dans le cadre de l’Union sacrée. Les hommes de Katumbi constituent le plus grand groupe de l’actuelle coalition au pouvoir.

Après une carrière fructueuse dans les affaires, le Chairman s’est lancé dans la politique en 2006 aux côtés du président de la République honoraire, Joseph Kabila. Aux législatives nationales, il a été le meilleur élu de la République. Une année après (2007), il deviendra gouverneur jusqu’à 2015 (année de sa démission). Depuis 1997, il dirige aussi le célèbre club de football, le TP Mazembe de Lubumbashi, sacré cinq fois champion d’Afrique et finaliste de la Coupe du monde des clubs en 2010.

Katumbi et son histoire familiale

Marié à Carine Nahayo Katumbi, celui que d’aucuns présentent comme “l’homme du changement” est le ressortissant de l’ethnie Bemba. Il est né d’une mère congolaise et d’un père grec (issu de la communauté juive de Rhodes), Nissim Soriano. Celui-ci avait fui l’île de Rhodes entre les deux guerres mondiales, alors contrôlée par l’Italie fasciste, pour s’établir au Katanga, près du lac Moero et proche de la frontière zambienne.

Éducation de base

Moïse Katumbi fait ses études primaires au lycée Kiwele de Lubumbashi. Il poursuit sa 5è et 6è primaire à l’école primaire Kabukwikwi et ses études secondaires à la mission de Kapolowe où il obtint un diplôme d’État en option Pédagogie générale.

Carrière privée, une vie pour un empire

Le puissant homme d’affaires a prospéré dans la pêche, s’approvisionnant dans le lac Moero et faisant la plus grande partie de son commerce avec la société minière Gécamines. En 1997, Moïse Katumbi crée la société MCK (Mining Company Katanga) et se consacre aux activités d’exploitation du cuivre et du cobalt avec ses nombreux partenaires.

Son commerce s’étend en Zambie, puis se diversifie dans les secteurs de transport et d’approvisionnement alimentaire. Il est aussi patron et partenaire dans beaucoup d’entreprises et sous-traitance comme Hakuna Matata, Habari Kani et Muzuri Sana. A cela s’ajoutent Katumbi Construction et Virginika, en donnant la possibilité à plus de 9000 salariés direct et d’autres 25000 indirectement liés aux différentes activités de ses travailleurs.

Quelques prix et distinctions

Pour son rôle modèle de la bonne gouvernance en Afrique, l’ancien gouv. du Katanga a été récompensé en décembre 2012 ” Black Star d’Afrique” par la Millennium Excellence Foundation.

En janvier 2015, Moïse Katumbi reçoit également la récompense de “Leader de football de l’année” décernée par la Confédération africaine de football ( CAF). Puis, il est nommé en décembre «Personnalité africaine de l’année 2015» par le magazine africain Jeune Afrique. Le 7 janvier 2020, il obtient le prix du meilleur dirigeant de club africain des mains du président de la FIFA aux CAF Awards.

Prouesses politiques et traces indélébiles au gouvernorat

De 2006 à 2011, Moïse Katumbi soutient la campagne électorale de Joseph Kabila. Puis, il démissionne du PPRD et du gouvernorat en septembre 2015 en dénonçant la volonté du président Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de ses deux mandats constitutionnels (Non au troisième faux penalty).

Dès son avenement à la tête du Katanga, Katumbi interdit l’exportation des minerais bruts, obligeant ainsi les industriels à construire leurs unités de transformation en interne. Une source d’emplois pour les Katangais et capable de garantir le développement de la province.

En 2010, à la suite de la chute du prix du cuivre et du départ précipité des entreprises minières (principalement chinoises) de la province, l’autorité urbaine demande à toutes les entreprises concernées de payer les indemnités de loyer et les taxes dues à la province, sous peine de mettre leurs biens aux enchères. De 2008 à 2013, la production de cuivre du Katanga avait augmenté de 800 à 1 million de tonnes par an.

Grâce au leadership de l’homme de Kashobwe, de 2007 à fin 2012 , la part de la population alimentée en eau potable était passée de 48 % à 70%. Sur la même période, la tonne de farine de maïs avait baissé de 2200 à 500 dollars. Sur le plan agricole, depuis 2008, un arrêté signé par Katumbi oblige toute entreprise minière implantée dans la province à aménager 500 hectares de terres cultivables afin de répondre aux ambitions d’autosuffisance alimentaire de la région.

“Des élections en 2023, ce n’est pas une option mais une obligation”, ne cesse de ressasser le président de la plateforme électorale Ensemble pour le changement. Hélas, Katumbi est victime de discrimination. Une polémique enfle concernant sa nationalité car une proposition de loi vise à exclure de la présidentielle, les personnes ayant un des parents congolais.

Depuis août 2021, Katumbi laisse planer le doute sur ses ambitions présidentielles alors qu’il fait partie de la majorité au pouvoir. Pendant ce temps, il continue à implanter son parti politique à travers le territoire national. À chaque pas, Moïse Katumbi soulève les foules, électrise les populations qui soutiennent sa vision politique.

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