Le ministre d’Etat en charge du Budget, l’UNC Aimé Boji n’a pas traduit en acte, toutes les dispositions prises dans sa circulaire contenant les instructions relatives à l’élaboration du budget de l’État de l’exercice 2022, dont la suppression des IK, indemnités kilométriques afin de «dégager, écrivait-il, l’espace budgétaire pour les dépenses sociales et celles liées aux secteurs porteurs de croissance».
Boji a, par exemple, accordé quelque 58.264.920 FC soit environ 30.000 dollars d’IK au service “matériels” de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, toutes ou presque institutions reprises dans le budget ont eu droit à des indemnités de transport. En clair, des indemnités kilométriques déguisées. Le cabinet du 1er ministre a été crédité de 58.860.000 FC environ 30.000 dollars d’ indemnité de transport contre près de 24 millions de FC, soit 12.000 dollars au secrétariat général de la primature. Ce n’est qu’un échantillon. A ses collègues ministres, le Minetat en charge du Budget rappelait pourtant que «le gouvernement s’est engagé dans le programme avec ses partenaires extérieurs, de rationaliser les dépenses non essentielles».
Hélas, même les frais secrets de recherche destinés en principe aux institutions de justice et de sécurité, ont cependant été distribués comme de petits pains à des services non habilités. La Cellule du climat des Affaires créée à la présidence de la République a été gratifiée d’une dizaine des millions, somme avec laquelle l’administration de Boji aurait pu faire œuvre utile en l’affectant, par exemple, au Programme de désarmement démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) dont le succès était très attendu dans l’Est du pays. Autre bénéficiaire sujet à caution, l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga (ADPI), 184 millions de FC, environ 90.000 dollars. Aux Affaires étrangères, les frais secrets de recherche vont couler à gogo. Le cabinet du VPM Lutundula aura environ 84 millions de francs (83795240 francs), soit autour de 22.000 dollars., le secrétariat général, 20.110.858 francs, les Affaires juridiques, 7.228.683 FC, 5900135 FC pour la direction des Congolais de l’étranger, la direction des organisations internationales, 8.007.168 FC. En clair, le budget de l’Etat compte encore des rubriques sujettes à caution comme les lois de finances d’antan, mais à des proportions moins scandaleuses.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a, en effet, été dotée, en 2018, de plus de 950 millions de FC soit plus de 575.000 dollars, de frais secrets de recherche, le Conseil national de suivi de l’Accord de la Saint-Sylvestre (CNSA), 1.900.000.000 de FC, soit plus de 1,15 million de dollars. La Primature de Tshibala a été doublement gratifiée des frais secrets de recherche. D’abord, le «Bureau», 271 290 182 FC, ensuite le «Cabinet», 118 501 047 FC, et 553 063 848 FC pour la vice-Primature en charge des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale contre 3 milliards de FC soit plus de 1,81 million de dollars pour la vice-Primature des Transports et des Voies, avec José Makila, à sa tête.
Selon des experts, d’autres rubriques et lignes budgétaires n’offrent pas assez de lisibilité par manque de détails substantiels. Il s’agit notamment des «dépenses exceptionnelles» et les «fonds spécial d’intervention» accordé notamment aux divers services de la présidence et même au ministre près le chef de l’Etat. Le budget est encore en mode clair-obscur.