Leurs analyses montrent que le volcan semble se calmer pour cette fois-ci. Depuis le jour de l’éruption du géant volcan du Nord-Kivu, les volcanologues, les scientifiques congolais et étrangers font la course de contre-la-montre. Ils veulent savoir d’où est venu le danger et comment celui-ci sera évité dans les prochaines années.

Mercredi 02 juin, une équipe des volcanologues s’est rendue à Mujoga à plus 20 km au Nord-est de Goma. C’est de ce côté là qu’est venue la lave qui a brûlé des quartiers proches de Goma et qui a coupé la circulation entre la capitale du Nord-Kivu et le territoire de Rutshuru, explique l’un d’eux à un journaliste d’Ouragan.cd. Les six chercheurs de l’OVG avaient pour mission de savoir si cette éruption a créé des nouvelles fissures ou si celle-ci est passée dans les anciennes fissures.

Honoré Chiraba est à l’OVG depuis maintenant 20 ans. Plus de 200 fois, le scientifique a escaladé le Nyiragongo situé à 3470 mètres d’altitude. De part son expérience et son constat, la ville est presque hors le danger. «Nous sommes venus nous rendre compte et prendre les points de coordonnées pour actualiser notre carte de fractures. En 2002, nous avons fait la même chose, il était important aujourd’hui de venir prendre les données pour l’éruption de 2021. Nous avons voulu savoir si ce sont des fractures de 2002 qui se sont réactivées ou il y a eu d’autres. Nous avons trouvé qu’il y a eu des nouvelles fractures», précise le chercheur volcanologue au département de Géodésie à l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG).

Pour Chiraba, la ville est presque hors du danger. S’il compare aux coulées précedentes, le chercheur reste confiant que la ville va reprendre bientôt sa vie normale. «L’éruption du volcan Nyiragongo ne dure pas. Elle n’a jamais duré 2 ou 3 jours depuis son histoire. Lorsqu’elle durera 3 jours, toute la ville sera rayée de la carte du monde. Comme l’éruption est déjà passée, la menace est partiellement écartée parce que nous avons des coulées de laves qui commencent à refroidir. Pour le moment, nous sommes certains que la ville ne sera plus beaucoup menacée», a-t-il dit.

Kasereka Mahinda est le directeur scientifique de l’OVG. Il passe nuit dans son bureau depuis samedi, le jour de l’éruption. Soit il est sur le terrain ou à son bureau. Il reçoit des données et communique avec les autorités pour fixer la population de Goma sur l’évolution du volcan. Même si les scientifiques évoquent la réduction de risque pour la ville de Goma, les autorités, elles, pensent qu’il est très important que la population reste encore loin du lieu du sinistre. Le président Félix Tshisekedi avait conseillé, la semaine passée, aux déplacés de Goma de ne pas rentrer dans la ville considérant toujours que le danger est permanent.