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[Tribune]- ZLECAF: “la RDC n’a rien à donner” (Patrick Civava )

publié le 11 février 2021 à 08:21:46

La Zone de libre-échange continentale est un projet mis en place par les pays africains. Elle tire sa substance de la nécessité d’intégration économique dont l’Afrique a besoin pour développer son économie à travers la suppression des droits de douane pour 90 % de lignes tarifaires sur 5 ans pour les pays les plus développés et sur 10 ans pour les pays les moins développés.

Il faudrait noter que la RDC, un pays à neuf voisins, dépend beaucoup de recettes de sa douane qui se trouve être parmi  les trois premiers secteurs générateurs des recettes au budget national.

La RDC qui vient de ratifier cet accord a réduit à 17 les pays signataires qui hésitent à le ratifier encore sur base de leurs intérêts. La plupart des Parlements de ces pays réfractaires s’inquiètent du sort de la main-d’oeuvre et des PME locales face à la concurrence des multinationales éparpillées à travers l’Afrique et qui pourront, de ce fait, concentrer leurs exportations dans les secteurs les plus compétitifs, secteurs d’intérêt des entreprises locales forcément.

L’Afrique en général et la RDC en particulier, sont plus importatrices qu’exportatrices. L’Asie, principale commerçante en Afrique, s’avère être le principal bénéficiaire de la ratification par tous, de la zone de libre-échange. Elle gagnera toujours aussi longtemps que l’Afrique et la RDC ne sauraient tirer leur épingle du jeu. 

La libre-échange pour s’échanger quels produits ?

Si l’accord sur la zone de libre-échange ratifié par la RDC, consistera à importer le pétrole et l’huile de palme du Nigeria, le cacao ivoirien et camerounais,  le maïs sud-africain ou encore le coton burkinabé, le pays de Lumumba aurait mieux fait de rester à l’écart. 

Déjà qu’à ce jour, le Congo-Kinshasa exporte les biens de consommation à près de 90%. Le seul produit exporté par la RDC reste l’étain mais qu’elle se dispute d’ailleurs avec le Rwanda. 

Pourtant, ce deuxième pays le plus vaste dispose des plus de 80 % des terres arables. Il a été à l’époque du Zaïre, l’un des meilleurs producteurs de l’huile de palme, du coton et de bien d’autres produits agricoles au niveau mondial. Que sommes nous devenus ? Que fait-on de ces terres arables ? N’est-ce pas un danger que maintenant, on ouvre nos portes gratuitement aux commerçants étrangers ?

Le taux de chômage chez les jeunes a déjà atteint des proportions scandaleuses. 70% de la population est jeune. Ceci nous pousse à imaginer la terreur qu’inspire l’avenir des entreprises génératrices d’emploi au niveau local lorsqu’elles seront titillées par une concurrence économique étrangère, plus puissante et encombrante.

Qu’est ce qui arrivera au peu de travailleurs qui assurent, à ce jours, la survie des familles congolaises lorsque leurs PME fermeront puisque déstabilisées par la concurrence des fabricants des souliers, des canapés; des exportateurs des véhicules, des appareils électroménagers ou même des pharmaciens et boutiquiers à des prix imbattables ?

La plus grande inquiétude n’est-elle pas celle de savoir ce que nous proposerons sur le marché africain pour tirer profit de cet accord en contrepartie de l’ouverture de notre faible économie aux étrangers ? 

La ratification de cet accord poussera-t-il comme par un coup de bâton magique le Congolais à l’entrepreunariat agro-alimentaire, la principale force potentielle de la RDC sur le plan économique ? 

Le gouvernement et le Parlement congolais peuvent encore mesurer la gravité de l’acte posé en ratifiant cet accord, et agir en conséquence en s’activant sur les financements des projets locaux, question de résister au contre-choc économique auquel notre pays sera confronté.

Pour l’instant, la RDC n’a rien à donner dans cette convention internationale de libre-échange. Elle ne fera que subir. Et maintenant la grande question est celle de savoir, comme les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts, qu’est-ce-que la RDC a comme intérêt à participer à un contrat qui semble, à première vue, léonin ?

La question reste pendante, même si nous sentons le spectre de l’illégitimité de l’exécutif et du législatif congolais parmi les causes de ce cadeau que le pays offre aux autres à savoir l’ouverture de ses frontières à tous.

Patrick CIVAVA mbasha ecibegeza

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