Par Serge Gontcho
La grande nouvelle sur la question de l’insécurité à l’Est, c’est l’arrivée annoncée des forces américaines volant au secours de la RDC pour «lutter efficacement contre l’État Islamique». Gardons-nous d’applaudir béatement.
De nombreux chercheurs congolais de renom, comme Boniface Musavuli, affirment qu’il n’y a pas de menace islamiste en RDC. Pourquoi les islamistes, en effet, s’attaqueraient à la RDC qui ne compte même pas 5% de musulmans ? Comment ces islamistes, supposés venir du Kenya, viendraient-ils attaquer à la RDC sans faire de même avec l’Ouganda par lequel ils sont censés être passés ?
La thèse d’une présence islamiste, pourtant fausse, est un prétexte que semblent soutenir certaines voix. Pourquoi ? Pour continuer à distraire le peuple congolais de ses efforts pour se libérer, en le ruant sur de faux adversaires, donc en laissant les vrais dans l’ombre, continuer leur besogne qui est l’exploitation économique ou le positionnement géostratégique dans la région.
Le vrai problème à l’Est, c’est la désarticulation de l’état congolais, l’infiltration et l’affairisme de l’armée, l’invasion et l’occupation tutsi, le plan de balkanisation mené par les puissances occidentales.
Il n’y a ni ADF, ni islamistes. On n’a même pas besoin de l’armée américaine pour cela. Il faut demander au chef de l’État congolais de choisir entre ses amis et son peuple, de faire entendre sa voix pour le peuple d’abord (Kagame après).
Il faut faire l’audit de l’armée infestée d’infiltrés étrangers et d’officiers affairistes. Il faut demander à la MONUSCO de songer à plier bagages. Rien de cela n’a besoin de l’armée américaine.
Toutes ces choses, Félix Tshisekedi peut le déclencher. Il doit le déclencher, en sa double qualité de président de la République et Commandant suprême des armées.
Si l’AFRICOM (le commandement américain en Afrique) vient pour le protéger contre ses généraux qui menaceraient de le tuer au cas où il s’attaquait à eux, tant mieux, mais qu’on ne nous raconte plus la salade de la menace islamiste. On n’est pas aussi idiots que ça.
Le peuple congolais est déjà debout, avec ou sans son Président, avec ou sans son armée, pour faire que l’année 2021 soit l’année de libération de l’Est et de consolidation de l’unité du Congo, un et indivisible.
Serge Gontcho