Au moins 127 orphelins dont l’âge varie entre 1 et 24 ans regroupés dans trois (3) établissements de Beni au Nord-Kivu, ont été assistés par la délégation du Kyaghanda Belgique, un regroupement du peuple Nande.
Il s’agit des enfants hébergés dans les orphelinats Home, Dieu est bon et marie, gérés respectivement par mesdames Monique Murandya, Noella et Marie.
Ces trois établissements gardent plus de 127 orphelins, parmi eux, des enfants des militaires morts au front et d’autres qui ont été victimes de la violence des rebelles Adf à Béni dont des pygmées.
Touché par la vie précaire que mène ces enfants, qui n’ont pas non seulement à manger mais également à boire ainsi qu’à se vêtir, le Kyaghanda Yira Belgique a volé au secours de ces démunis.
Une assistance constituée essentiellement des vivres et non vivres a été remise aux trois orphelinats. Il s’agit notamment des sacs de riz, des braises, des cartons des savons, du sel de cuisine et autres.
A l’unanimité, les bénéficiaires ont salué cet acte de générosité posé par le Kyaghanda Yira Belgique.
“Nous sommes tellement contents de cette assistance. Moi et mes enfants disons merci. Beaucoup ont des moyens dans cette ville mais ils ne songent pas aux vulnérables. Merci à Kyaghanda Yira Belgique pour avoir pensé aux enfants. Le nombre d’enfants est en train de s’accroître chaque jour mais nous sommes dépourvus des substances, pour vous dire que ces enfants n’ont pas à manger. J’heherge trente – trois (33) orphelins ici dont une dizaine de garçons. Ces enfants vivent de l’aide de personnes de bonne volonté. Presque tous ces enfants sont victimes des massacres mais aussi il y a aussi ceux des militaires morts sur les champs de bataille. Nous étions à Boikene mais suite à l’insécurité, nous avions déménagé jusqu’ici à Mabakanga, au centre-ville” a expliqué Madame Noella, au nom du staff dirigeant des ces trois orphelinats de Beni ville.
A cette occasion, un orphelin de 10 ans a témoigné avoir assisté à l’exécution à la machette de son père et sa mère par les rebelles Ougandais des Forces Démocratiques Alliées ( Adf) dans le territoire de Beni à Eringeti.
“On avait tué mon père et ma mère devant mes propres yeux. C’était vraiment le jour où j’avais compris que le monde est méchant. Actuellement, je reste ici à l’orphelinat Home de maman Monique Murandya. Nous n’avons pas à manger mais nous avons quelque chose quand les bienfaiteurs comme vous, viennent nous rendre visite. Je dis sincèrement merci à nos frères et soeurs du Kyaghanda Yira Belgique pour avoir partagé ce geste humanitaire avec nous”, a indiqué Merveille, qui a fondu en larmes quand elle pensait à ces parents tués atrocement par les sanguinaires rebelles.
Du côté du Kyaghanda Yira Belgique, on a exprimé d’abord le ras-le-bol, la colère face à la violence armée qui a endeuillé la région de Beni depuis 2014. Ensuite, cette communauté de la tribu Nande vivant dans la diaspora, a assuré partager aussi la douleur que subit toute la population de la région et la souffrance de tous ces milliers d’orphelins.
Le Kyaghanda s’est dit motivé de poser ce geste afin de soutenir ces enfants qui subissent aussi les conséquences de la mesure de confinement suite à la pandémie du nouveau Coronavirus.
“Nous sommes le Kyaghanda Yira Belgique. Nous avions voulu solidariser avec nos frères qui souffrent ici à Beni. C’est pourquoi, avons nous partagé avec eux ce petit rien que nous avions. Il s’agit des fonds récoltés dans la diaspora Nande en Belgique. Nous avions été chargés d’acheter la nourriture et de l’acheminer dans ces trois orphelinats qui hébergent des enfants victimes des carnages à répétition. Vous savez aussi que nous sommes en période du confinement et le prix des denrées alimentaires a galopé. Et ces enfants ont besoin de notre visite pour retrouver le sourire”, a assuré Stewart Muhindo, qui a représenté la délégation du Kyaghanda Yira Belgique à Beni.
Dans ses dires, il affirme avoir trouvé des orphelins qui se meurent et qui passent nuit à même le sol dans une forte promiscuité. Il lance l’appel aux autres personnes de bonne volonté pour venir en aide à ces vulnérables.
A haute voix, le Kyaghanda Yira a interpellé le gouvernement congolais l’appelant à pacifier la région de Beni, frappée aussi par les maladies d’Ebola et du Coronavirus.
Selon cette communauté, la précarité de la vie à Beni est la conséquence de la mauvaise gouvernance et de l’absence de l’autorité de l’Etat.
“Le Kyaghanda Yira est toujours engagé dans les plaidoyers pour le retour de la paix à Beni. Nous les faisons aussi bien au niveau des institutions congolaises qu’au niveau de la Belgique”.
Jonathan Kataliko